Kenya. Trois jours de deuil national suite à l'attaque de l'université de Garissa

AFP

Le Kenya entame ce dimanche trois jours de deuil national à la mémoire des 148 victimes, essentiellement des étudiants, de l'attaque de l'université de Garissa par des shebabs somaliens. Mais à l'international, les mobilisations restent faibles.

Le 05/04/2015 à 12h15

Au Kenya, l'heure est au chagrin et au deuil. Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé samedi soir trois jours de deuil "durant lesquels les drapeaux seront mis en berne", et des messes sont données à travers tout le pays en hommage aux148 personnes tuées jeudi à l'aube sur le campus de l'université de Garissa"Mon gouvernement répondra le plus sévèrement possible à l'attaque et à toute autre attaque", a déclaré le chef de l'Etat kényan dans sa première intervention publique depuis cette attaque, la plus meurtrière au Kenya depuis celle contre l'ambassade américaine de Nairobi en 1998, qui avait fait 213 morts. Les responsables "seront traduits en justice", a assuré M. Kenyatta, dont le gouvernement essuie depuis trois jours des critiques virulentes pour son incapacité à enrayer un cycle d'attaques des islamistes shebab sur le sol kényan ayant fait plus de 400 morts depuis mi-2013.M. Kenyatta a parallèlement exhorté le pays et ses différentes communautés à rester unis: "Faisons en sorte que notre colère justifiée (...) ne débouche sur aucune stigmatisation", en référence aux musulmans, somaliens ou kényans d'ethnie somali, souvent pointés du doigt ou victimes d'abus policiers après de telles attaques.

Samedi, une poignée de manifestants a défilé dans le quartier majoritairement somali d'Eastleigh à Nairobi, rappelant que "les musulmans sont aussi victimes du terrorisme" ou qu'être "musulman n'est pas être shebab".M. Kenyatta s'est exprimé quelques heures après de nouvelles menaces des islamistes somaliens qui ont promis au Kenya une "longue et épouvantable guerre" et un "nouveau bain de sang". Et cela tant que ne cesserait pas "l'oppression" des musulmans au Kenya et "l'occupation des terres musulmanes" par Nairobi. Sont ainsi évoquées la Somalie, où l'armée kényane combat les shebab depuis 2011, ainsi que les régions kényanes musulmanes de la côte et de la façade est.Une des plus hautes autorités de l'islam, l'université Al Azhar au Caire, a fait savoir qu'elle condamnait très fermement cette attaque des islamistes shebabs somaliens.Mais il convient de noter qu'à l'international, aucune réaction du type de "Je suis Garissa" n'a vu le jour. Sur les réseaux sociaux, les commentaires à ce sujet vont d'ailleurs bon train, certains expliquant cette mobilisation "molle" de la scène internationale par l'absence d'Occidentaux parmi les victimes de cette attaque.

Le 05/04/2015 à 12h15