Inquiétudes pour deux militants mozabites extradés de Melilla à la demande d'Alger

L'un des deux militants amazighs, Salah Abbouna, concerné par la décision d'extradition.

L'un des deux militants amazighs, Salah Abbouna, concerné par la décision d'extradition. . dr

Le gouvernement Rajoy a cédé à la pression d’Alger en autorisant, lors de son conseil des ministres tenu hier vendredi, l’extradition de deux militants de la cause mozabite, minorité de confession ibadite persécutée en Algérie. Ces deux activistes amazighs sont accusés de «terrorisme» par Alger!

Le 09/09/2017 à 14h28

Une décision qui en rajoute au calvaire de la minorité mozabite, victime d'une sanglante répression en 2015 accompagnée d'une vaste campagne d'arrestations dans les rangs de ses militants, à leur tête Kamal Fakhar, toujours en prison. Le gouvernement Rajoy a décidé, lors du conseil des ministres de vendredi 8 septembre, d'autoriser l'extradition de deux activistes de cette minorité amazighe persécutée, annonce l'agence d'information Europa press.

Les intéressés, Salah Abbouna et Khodhir Sekkouti, se trouvaient depuis juillet dernier dans le préside occupé de Melilla, où ils ont revendiqué en vain un droit de refuge. Seulement, ce n'est pas de cet oeil que l'ont vu les autorités algériennes, qui accusent les militants amazighs de terrorisme! En effet, les activistes sont soupçonnés d'"avoir publié sur les réseaux sociaux, entre 2013 et 2016, des commentaires avec des invitations explicites à commettre des violences et des actions contre la sécurité de l’État et l’unité nationale"!

Une parade aisément trouvée par le régime algérien pour étouffer toute velléité d'opposition, ou toute revendication d'ordre enthnique ou religieux.

Pour rappel, la minorité mozabite a été victime d'une vaste purge lors des affrontemements interconfessionnels survenus à Ghardaïa en octobre 2015 avec la majorité arabe de confession malékite, soutenue par les autorités algériennes. Une purge qui a soulevé une vague d'indignation au sein des ONG de défense des droits de l'Homme.

Comble du ridicule, les autorités algériennes, relayées par leurs ouailles médiatiques, avaient accusé le Maroc d'avoir fomenté ces affrontements, sans être en mesure d'apporter la moindre preuve de leurs accusations incongrues.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 09/09/2017 à 14h28