G20: quand Donald Trump snobe Vladimir Poutine

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Avant même le coup d'envoi du G20 en Argentine, l'imprévisible Donald Trump a brusquement fait grimper la tension en annulant sa rencontre prévue avec son homologue russe Vladimir Poutine, sur fond d'escalade entre Moscou et Kiev.

Le 30/11/2018 à 07h09

Le revirement survient alors que l'enquête aux Etats-Unis sur l'ingérence russe avant l'élection présidentielle de 2016 se fait de plus en plus menaçante pour l'hôte de la Maison Blanche. "En partant du fait que les navires et les marins n'ont pas été restitués par la Russie à l'Ukraine, j'ai décidé qu'il serait mieux pour toutes les parties concernées d'annuler ma rencontre préalablement prévue en Argentine avec le président Vladimir Poutine", a-t-il tweeté, peu après avoir quitté Washington.

Une heure avant, le président américain, coutumier des volte-face brutales, avait encore confirmé aux journalistes cette rencontre bilatérale, dans un contexte "très opportun", avait-il même dit. "C'est comme ça que les grands leaders agissent!", s'est réjoui le président ukrainien Petro Porochenko en répercutant sur Twitter le message de Donald Trump, lui qui appelle par exemple l'Otan à intervenir contre la Russie.

Sans succès jusqu'ici. Sur la scène internationale, l'heure est plutôt à la retenue: constatant "une grande préoccupation" sur ce dossier, le secrétaire de l'ONU Antonio Guterres s'est contenté d'espérer que "l'escalade pourra être contenue", peu après son arrivée à Buenos Aires. Le Kremlin a lui réagi avec froideur à l'annulation de la réunion bilatérale, qui ne lui avait pas été signifiée officiellement. Un porte-parole a noté que Vladimir Poutine "aurait quelques heures de plus à consacrer à des réunions utiles en marge du sommet" si ce tête-à-tête tombait à l'eau.

La Russie est accusée d'ingérence massive dans la présidentielle américaine de 2016, un scandale aux multiples ramifications qui a connu jeudi un nouveau rebondissement, défavorable à Donald Trump. Son ancien avocat Michael Cohen a avoué avoir menti à propos d'un projet immobilier en Russie impliquant le conglomérat de Donald Trump. Et s'est vu illico qualifier de "personne très faible" par un président américain de plus en plus nerveux face à la tentaculaire enquête du procureur spécial Robert Mueller.

Le 30/11/2018 à 07h09