Frappes israéliennes en Syrie: 10 morts

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Israël a mené ce dimanche de nouvelles frappes en Syrie qui ont fait dix morts parmi les forces loyales au régime de Damas, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, après cette deuxième attaque israélienne dans la Syrie voisine en moins d'une semaine.

Le 02/06/2019 à 10h37

Depuis le début en 2011 de la guerre en Syrie, Israël a mené plusieurs frappes contre l'armée syrienne mais aussi contre les forces de l'Iran et du Hezbollah libanais, alliés indéfectibles du régime de Bachar al-Assad et deux grands ennemis de l'Etat hébreu implantés militairement en Syrie.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a indiqué ce dimanche avoir ordonné ces dernières frappes après des tirs de roquettes venus tard mardi dernier, en soirée, de Syrie contre l'Etat hébreu.

Les nouvelles frappes interviennent dans un contexte d'escalade de tensions au Moyen-Orient entre les Etats-Unis et l'Iran.

Les tirs de missiles israéliens ont tué trois soldats de l'armée syrienne, mais aussi sept combattants alliés de nationalité étrangère, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les médias officiels syriens ont confirmé les tirs de missiles israéliens près de la capitale Damas mais aussi dans la province de Qouneitra (sud), qui comprend le plateau du Golan dont la majeure partie est occupée et annexée par Israël.

La défense antiaérienne syrienne a été activée pour répondre aux tirs israéliens, selon l'agence officielle Sana qui cite une source militaire.

"Nous n'allons pas tolérer des tirs contre notre territoire", a mis en garde Netanyahu dans un communiqué, l'armée israélienne affirmant "tenir pour responsable" le régime syrien de "chaque action entreprise contre Israël".

L'armée israélienne a fait état de deux tirs de roquettes samedi tard dans la soirée provenant de Syrie contre le mont Hermon, situé sur le plateau du Golan occupé.

Elle a dit avoir riposté en attaquant "deux batteries syriennes d'artillerie, un nombre de postes d'observation et de renseignements sur les hauteurs du Golan et une batterie de défense aérienne SA-2".

"Durant les frappes, un système de défense aérien israélien a été activé en raison de tirs de la défense antiaérienne syrienne. Aucune roquette n'a explosé en Israël", a ajouté l'armée dans un communiqué.

A Damas, la défense antiaérienne de l'armée syrienne est entrée en action contre des "missiles ennemis", tirés depuis Israël en direction de "positions" au sud-ouest de la capitale, selon une source militaire syrienne citée par l'agence officielle Sana.

"Des cibles aériennes ennemies sont arrivées depuis le Golan occupé" par Israël, a-t-elle précisé. "Nos défenses aériennes les ont bloquées et ont abattu ces missiles ennemis qui visaient nos positions", a souligné cette même source.

L'OSDH a affirmé que "des entrepôts et des positions" où sont stationnées des forces syriennes, des forces iraniennes et des combattants du Hezbollah ont été prises pour cible, notamment à Kesswa, région au sud-ouest de Damas plusieurs visées par le passé.

Sept combattants de nationalité étrangère ont péri dans ces frappes, selon l'OSDH, qui n'était pas en mesure de définir leur pays d'origine.

Par ailleurs, trois soldats syriens ont été tués et sept blessés dans les tirs de missiles qui ont visé la province de Qouneitra, qui comprend le plateau du Golan, a indiqué l'agence Sana.

Territoire stratégique, notamment par sa richesse en eau, le Golan syrien a été conquis en 1967 par Israël lors de la guerre israélo-arabe et annexé en 1981. Plusieurs résolutions de l'ONU attribuent au plateau un statut de "territoire occupé" illégalement.

Israël a toujours affirmé son intention de continuer à viser les positions tenues par l'Iran ou le Hezbollah en Syrie.

Les dernières frappes imputées à Israël en Syrie remontent au 27 mai. Un missile israélien s'était abattu sur la province de Qouneitra, tuant un soldat syrien.

En janvier, Israël avait frappé des positions iraniennes en Syrie, disant agir en riposte à un tir de missile iranien. Selon l'OSDH, 21 personnes, principalement des Iraniens, avaient été tuées dans ces frappes.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations anti-gouvernementales, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de puissances étrangères. Il a fait plus de 370.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Le 02/06/2019 à 10h37