France: quatre ans de prison requis contre le "logeur" de jihadistes

Un croquis d'audience montrant Jawad Bendaoud, lors de son procès au palais de Justice de Paris, le 26 janvier 2018.

Un croquis d'audience montrant Jawad Bendaoud, lors de son procès au palais de Justice de Paris, le 26 janvier 2018. . AFP

Quatre ans de prison ont été requis mardi 5 février contre Jawad Bendaoud, jugé à Paris pour avoir logé des jihadistes auteurs des attentats qui avaient fait 130 morts dans la capitale française le 13 novembre 2015.

Le 07/02/2018 à 07h53

Il encourt six ans de prison mais le procureur a estimé qu'il n'y avait "pas assez d'éléments" pour affirmer qu'il savait que les deux hommes qu'il hébergeait étaient des jihadistes auteurs des attentats.

Il a demandé la même peine pour le coprévenu Mohamed Soumah, qui avait joué le rôle d'intermédiaire : 4 ans de prison, avec maintien en détention. "On peut leur reprocher le recel de criminels, mais pas le recel de criminels terroristes", a-t-il dit.

Les deux prévenus, délinquants multirécidivistes, sont jugés depuis le 24 janvier pour "recel de malfaiteurs terroristes".

Jawad Bendaoud comparait pour avoir mis à disposition d'Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attentats, et de son complice Chakib Akrouh, un squat où ils s'étaient repliés, à Saint-Denis, dans la banlieue de Paris. C'est là qu'ils sont morts dans l'assaut des policiers du Raid, le 18 novembre.

Il s'agit du premier procès en lien avec les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.

"Ni Mohamed Soumah ni Jawad Bendaoud ne pouvaient ignorer qu'ils apportaient leur aide à des criminels en fuite", a déclaré le procureur dans son réquisitoire. Mais "il n'y a pas suffisamment d'éléments pour pouvoir affirmer qu'ils connaissaient et savaient que ces deux fuyards avaient participé aux attentats", a-t-il poursuivi.

Tout au long du procès, Jawad Bendaoud a nié avoir su qu'il hébergeait des jihadistes du 13-Novembre. Il les croyait tous morts, ne savait pas que certains étaient en fuite, a-t-il répété.

Le procureur a prononcé les réquisitions les plus sévères à l'encontre du troisième prévenu, Youssef Aït Boulahcen, qui comparaît libre. Il est jugé pour "non-dénonciation de crime terroriste". C'est le cousin d'Abdelhamid Abaaoud et le frère d'Hasna Aït Boulahcen, qui cherchait une planque pour les jihadistes et qui est morte dans l'assaut du Raid.

La peine maximale de cinq ans a été requise contre lui, avec un mandat de dépôt. Youssef Aït Boulahcen est "quelqu'un qui adhérait parfaitement à l'idéologie de l'Etat islamique", a estimé le procureur.

Après les plaidoiries des avocats de la défense, le jugement doit être mis en délibéré.

Le 07/02/2018 à 07h53