France. La cession à titre gracieux de la mosquée d'Angers au Maroc fait débat

La mosquée d'Angers.

La mosquée d'Angers. . DR

Une mosquée en chantier cédée au Maroc... C’est une nouvelle qui n’est pas du goût de tout le monde dans l’Hexagone.

Le 28/09/2020 à 12h20

Vendredi 25 septembre, l’Association des musulmans d’Angers (AMA) a voté, dans le cadre d’une assemblée générale extraordinaire, en faveur de la cession à titre gracieux de la mosquée Abou-Bakr-Essedik au ministère des Habous et des affaires islamiques du Maroc. Une résolution adoptée à la quasi-majorité avec 87 voix pour, 4 voix contre et 3 abstentions.

Mais quelles sont les raisons qui ont motivé une telle décision? Cette mosquée angevine, l’une des plus grandes de France avec une capacité d’accueil de 2.400 fidèles, est en chantier et, faute de budget, les travaux tournent au ralenti depuis leur lancement en 2014.

Financé par l’argent des fidèles, mais en aucun cas par les deniers publics, le projet comprend également la construction d’un centre culturel, dont le coût avoisinerait les quatre millions d’euros.

La peur de l'islamisationSi l’AMA se réjouit de l’acquisition par le Maroc de cette mosquée, il n’en est rien du côté de certaines voix qui s’élèvent contre ce projet. Parmi ses plus farouches opposants, Gilbert Collard, euro-député RN (Rassemblement national).

Sur Twitter, celui-ci n’a pas tardé à réagir en publiant un post virulent: «La nouvelle grande mosquée d’Angers va être cédée, sur la base du droit islamique, au… Maroc! Il est redoutablement efficace le combat des guignols de la République contre le séparatisme.»

Interviewé par le site Sputnik, Collard déclare que «le fait de céder quasiment à titre gratuit un espace religieux dont on ne sait pas vers quelle version de la religion il se dirigera est une pure folie, un abandon de territoire».

Toutefois, si celui-ci atténue quelque peu ses propos en saluant le combat du Maroc contre la radicalisation, Gilbert Collard met toutefois en garde contre le fait de laisser une puissance étrangère ériger une «forteresse religieuse» sur le territoire national.

Sur les réseaux sociaux, la tendance est aussi la grogne et nombreux sont les twittos qui crient à l’islamisation de la France. Selon le journal Ouest-France, le maire d’Angers, Christophe Béchu a d’ores et déjà saisi le préfet.

Le discours sur la lutte contre le séparatisme qui doit être prononcé par Emmanuel Macron le 2 octobre est, de fait, attendu de pied ferme.

Par Leïla Driss
Le 28/09/2020 à 12h20