France. Alexandre Benalla placé en détention

Alexandre Benalla. 

Alexandre Benalla.  . DR

Alexandre Benalla, ancien collaborateur du président français Emmanuel Macron, a été placé en détention provisoire hier mardi 19 février.

Le 20/02/2019 à 08h23

Alexandre Benalla a passé sa première nuit en prison hier mardi 19 fevrier.

Un juge a décidé mardi de placer en détention provisoire l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire, dans l'enquête sur les violences du 1er mai 2018 à Paris qui lui vaut d'être mis en examen.

Son ami Vincent Crase, ancien employé de la République en marche (LREM) et lui aussi mis en examen dans cette affaire, a également été placé en détention provisoire, a révélé son avocat mardi soir, Me Christian Saint-Palais.

Les deux hommes avaient été convoqués mardi matin au tribunal de Paris par les juges d'instruction.

Le 31 janvier, Mediapart avait publié des enregistrements clandestins d'une conversation entre les deux hommes, datant du 26 juillet, soit quatre jours après leur mise en examen et alors que la justice leur avait interdit d'entrer en contact.

Suivant les réquisitions du parquet, les magistrats instructeurs ont choisi de saisir le juge des libertés et de la détention (JLD) qui a ordonné le placement en détention provisoire de M. Benalla, a indiqué une source judiciaire.

Une décision similaire a été prise dans la foulée concernant M. Crase.

"Il n'y a pas de justification à cette révocation" du contrôle judiciaire d'Alexandre Benalla, a réagi, à l'issue de l'audience devant le JLD, son avocate, Me Jacqueline Laffont.

"On l'incarcère aujourd'hui pour une prétendue concertation qui aurait eu lieu il y a sept mois. Tout cela est ridicule", a-t-elle ajouté. Les deux avocats ont indiqué avoir interjeté appel de cette décision et avoir également déposé un référé-liberté.

Cette procédure permet de tenter d'obtenir une remise en liberté de façon plus rapide que par la voie de l'appel, dans les trois jours suivant son dépôt.

La défense d'Alexandre Benalla conteste la légalité des enregistrements publiés par Mediapart, estimant leur origine douteuse car ne provenant selon elle ni d’écoutes judiciaires, ni d’écoutes administratives.

Ses avocats ont déposé une plainte le 14 février pour "détention illicite d'appareils ou dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interceptions", "atteinte à l'intimité de la vie privée", "atteinte à la représentation de la personne" et "faux", selon une source proche du dossier.

Vincent Crase a lui aussi porté plainte par le biais de son avocat.

Cette contre-offensive intervenait alors que le parquet de Paris a chargé le 4 février la Brigade criminelle d'une enquête pour "atteinte à l'intimité de la vie privée" et "détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interception de télécommunications ou de conversations".

Autrement dit pour identifier les conditions et l'origine de ces mystérieuses captations.

Depuis sept mois, l'affaire n'en finit pas d'empoisonner l'exécutif. Partie des révélations du Monde en juillet sur des violences du 1er mai, elle a connu de multiples rebondissements.

Le 20/02/2019 à 08h23