Face à la crise, le gouvernement algérien réduit les salaires de ses ministres

Le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal.

Le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal. . DR

Le gouvernement algérien a décidé de réduire le traitement de ses ministres, une mesure qui s'inscrit dans le cadre d'une politique d'austérité imposée par les prix bas du pétrole, rapporte jeudi la presse locale.

Le 01/12/2016 à 11h19

En vertu de cette mesure, les membres du gouvernement vont verser 10% de leurs salaires au Trésor public, à partir de janvier 2017, en solidarité avec l’Etat pris à la gorge par une grave crise économique, explique la même source.

Avant cette décision, des membres du gouvernement et les députés avaient cédé au Trésor public 50% de leur prime de départ au terme de leur mandat.

La forte baisse des prix du pétrole depuis 2014 a contraint le gouvernement algérien à adopter une Loi de Finances 2017 d’austérité comprenant des dispositions sans précédent destinées à réduire le train de vie de l'Etat dont le déficit budgétaire devrait atteindre près de 24 milliards de dollars en 2017.

Pour renflouer les caisses de l’Etat, le gouvernement s’est tourné vers les ménages pour réviser de fond en comble le dispositif de taxation ciblant principalement les particuliers.

Après la hausse des taxes instaurée en 2016, les prix des carburants augmenteront de nouveau en 2017. La taxe sur la valeur ajoutée a été relevée de deux points, ce qui signifie clairement qu’une hausse des prix généralisée de nombreux produits de large consommation s’abattra sur le citoyen algérien dès janvier prochain.

Dans ce lot de nouvelles taxes, la Loi de Finances 2017 instaure par exemple un timbre spécial de 25.000 DA (1 euro= 117 dinars) pour l'obtention d'un passeport biométrique dans un délai de huit jours. Le prix du timbre peut atteindre les 60.000 DA quand il s'agit d'un livret de quarante-huit pages.

Depuis le début de la baisse des prix du pétrole en juin 2014, les réserves de change du pays sont passées de 194 milliards de dollars en 2013 à 178 milliards en 2014, pour atteindre 143 milliards en 2015. Elles seraient tombées à 116 milliards de dollars au premier semestre de 2016.

Des projections officielles estiment qu'avec une moyenne de 50 dollars le baril, les réserves en devises chuteront à 9 milliards de dollars dans quatre ans, contre quelque 200 milliards en 2012.

D'après le Fonds monétaire international, le pays a besoin d'un baril de plus de 110 dollars pour maintenir ses équilibres budgétaires et préserver sa position financière extérieure, désormais dans le rouge.

Le 01/12/2016 à 11h19