Etats-Unis. Obama: Trump n'est "pas qualifié pour être président"

Barack Obama lors de la conférence de presse au cours de laquelle il a critiqué Donald Trump, le 2 août 2016 à la Maison Blanche.

Barack Obama lors de la conférence de presse au cours de laquelle il a critiqué Donald Trump, le 2 août 2016 à la Maison Blanche. . AFP SAUL LOEB

Barack Obama a critiqué mardi avec une virulence rare le candidat républicain à sa succession, affirmant que Donald Trump était "terriblement mal préparé" pour devenir président des Etats-Unis et appelant les dirigeants républicains à lui retirer leur soutien.

Le 03/08/2016 à 08h19

"Le candidat républicain n'est pas qualifié pour être président", a lancé Barack Obama lors d'une conférence de presse à Washington.

"Je l'ai dit la semaine dernière. Il n'arrête pas de le démontrer", a martelé le président américain, rappelant les propos controversés de Donald Trump concernant les parents d'un capitaine américain musulman mort au combat, invités à la convention d'investiture de Hillary Clinton la semaine dernière.

Le fait que Donald Trump critique une famille "ayant fait des sacrifices extraordinaires pour ce pays, le fait qu'il ne semble pas avoir les connaissances de base sur des sujets essentiels en Europe, au Moyen-Orient, en Asie, signifient qu'il est terriblement mal préparé pour ce poste", a-t-il asséné.

"Je ne suis pas le seul à le penser", a ajouté Barack Obama, avant d'interpeller les dirigeants du parti républicain qui continuent à soutenir Trump tout en dénonçant ses propos jugés outranciers. "Il y a un moment où on doit dire "assez"".

"Je n'étais pas d'accord avec certains présidents républicains mais je n'ai jamais douté du fait qu'ils pouvaient occuper leurs fonctions de président", a souligné le démocrate.

Donald Trump a rétorqué dans un communiqué, qualifiant M. Obama de "dirigeant qui a échoué" et lui reprochant d'avoir "déstabilisé le monde".

Les républicains divisés Dans un pays où les militaires bénéficient d'un immense respect, Donald Trump a commis un sérieux faux pas qui pourrait s'avérer très coûteux en s'en prenant au père du capitaine Humayun Khan, mort en Irak en 2004.

Khizr Khan avait fait un émouvant discours lors de la convention démocrate, reprochant à M. Trump son projet d'interdire aux musulmans l'entrée aux Etats-Unis.

Se disant "vicieusement" attaqué, Trump a critiqué les propos de cet avocat d'origine pakistanaise, mais aussi insinué que son épouse avait été forcée au silence ce soir-là parce qu'elle était musulmane.

Une porte-parole de M. Trump a accusé mardi M. Obama et Mme Clinton d'être responsables de la mort du capitaine Khan. "C'est sous Barack Obama et Hillary Clinton que les règles d'engagement ont changé, coûtant probablement sa vie" à M. Khan, a déclaré Katrina Pierson sur CNN.

Lorsque le capitaine Khan a été tué, en 2004, George W. Bush était président, Mme Clinton était sénatrice et M. Obama n'occupait pas encore de poste d'élu national.A Paris, le président français François Hollande a dénoncé mardi l'attitude du candidat républicain, estimant que ses "excès finissent par créer un sentiment de haut-le-coeur".

"Répugnants", "impardonnables", les déclarations de Trump ont provoqué une levée de boucliers chez les démocrates, chez les anciens combattants et jusque dans son propre camp républicain. Son parti apparaît particulièrement divisé.

L'ex-candidat à la présidentielle et sénateur John McCain a vivement dénoncé les propos de Trump, sans pour autant lui retirer son soutien.

Le milliardaire a pour sa part estimé mardi soir qu'il n'était pas prêt à soutenir le sénateur de l'Arizona, candidat à sa réélection en novembre, et pas non plus Paul Ryan, président de la Chambre des représentants qui cherche à conserver son poste dans le Wisconsin.

Le 03/08/2016 à 08h19