Côte d’Ivoire: vers un remaniement ministériel ?

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L’éventualité d’un changement gouvernemental est de plus en plus évoquée sur les bords de la lagune Ebrié. La gestion de l’affaire du mandat d’amener contre Soro Guillaume, président du parlement, risque de faire des victimes.

Le 30/12/2015 à 19h28

S’achemine-t-on vers un remaniement ministériel en Côte d’Ivoire en janvier 2016? La rumeur ne cesse d’enfler dans la presse ivoirienne depuis le dernier Conseil des ministres qui s’est tenu le 24 décembre courant.

Selon certaines indiscrétions, confirmées par plusieurs sources, le président ivoirien a piqué une crise de colère à l’endroit du gouvernement au sujet de la gestion de l’affaire du «Mandat d’amener» délivré le 7 décembre courant par la juge française Sabine Khéris contre Soro Guillaume, président de l’Assemblée nationale ivoirienne et deuxième personnalité du pays. Ce dernier avait alors manqué de se faire arrêter alors qu’il était en mission officielle à Paris dans le cadre de la COP 21.Deux ministres seraient particulièrement visés:Charles Diby Koffi, le ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères et Gnénéma Coulibaly, ministre de la Justice. Le mutisme et les hésitations des officiels ivoiriens avaient en effet été mqanifestes sur le sujet. Ce qui avait fait penser à une volonté de l’Exécutif d’isoler, voire de se débarrasser d’un «pion gênant» analysent certains observateurs.Il avait fallu en effet attendre le lendemain avant qu’une protestation officielle, du ministère des Affaires étrangères, ne soit adressée aux autorités françaises via l’ambassadeur français à Abidjan. Et même si le «mandat» avait fini par être retiré, le malaise reste palpable.En outre, des dysfonctionnements ont été relevés, surtout que Paris aurait préalablement transmis à Abidjan une commission rogatoire dont l’existence n’avait jamais été communiquée au principal intéressé jusqu’à l’épisode du mandat.Au lendemain de son élection le 25 octobre dernier, Alassane Ouattara avait pourtant ouvertement indiqué qu’il n’entendait pas «changer une équipe qui gagne». Un gouvernement en place depuis 2011 (en dehors de quelques changements) et dont le principal fait de guerre réside dans le taux de croissance du PIB autour de 9% en moyenne au cours de ces trois dernières années.Si dans l’entourage de l’Exécutif le silence reste absolu, les spéculations vont bon train et certains médias évoquent même la nomination d'un nouveau Premier ministre.Il faut rappeler que le mandat d’amener contre le président du Parlement ivoirien fait suite à une plainte déposée en France depuis 2013 par Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président Laurent Gbagbo. De nationalité française de par sa mère, Gbagbo fils accuse Guillaume Soro d’«enlèvement, séquestration, traitement inhumain et dégradant» suite à son arrestation, en même temps que son père, le 11 avril 2011 et durant son emprisonnement jusqu’en juillet 2013.

Par Georges Moihet
Le 30/12/2015 à 19h28