Côte d’Ivoire: levée du mandat d’amener contre Guillaume Soro

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La juge française Sabine Khéris est revenue sur sa décision de convoquer Guillaume Soro dans le cadre du dossier «Michel Gbagbo». Cette décision met fin à la «mini» crise entre Abidjan et Paris.

Le 09/12/2015 à 15h05

«(…) La Juge d’instruction a reconnu que celui-ci (Soro Guillaume, ndlr) bénéficiait du statut diplomatique et de l’immunité y afférente. A la réception et à l’examen de ces documents qu’elle ne détenait pas jusqu’alors, elle a levé le mandat d’amener», ont indiqué les avocats du président du Parlement ivoirien dans un communiqué, après avoir fait valoir des documents «attestant du caractère officiel de sa présence sur le territoire français à l’occasion de la COP 21».

Ces déclarations soldent donc une affaire qui avait fini par faire grand bruit au lendemain de l’émission du mandat d’arrêt de la juge française.

Après l’intervention du gouvernement, via le ministre des Affaires étrangère qui a remis une note de protestation à l’ambassadeur français à Abidjan dans la matinée d’hier, le Bureau de l’Assemblée nationale était monté au créneau pour dénoncer un «mépris» des institutions ivoiriennes et «une volonté de nuire à l’honorabilité» du président du Parlement avant de demander que «soit mis fin à cet acharnement judiciaire».

Guillaume Soro obtient donc un répit dans ce dossier, mais doit maintenir ses manches retroussées pour faire front face aux accusations de connivence avec les auteurs du putsch raté au Burkina Faso. Un sujet délicat qui sera «traité» avec les nouvelles autorités burkinabé, avait promis samedi dernier le président ivoirien Alassane Ouattara.

Pour certains observateurs, «ces affaires» sont de nature à fragiliser l’image de Guillaume Soro à qui on prête l’intention de vouloir prendre le leadership du RDR, le parti d’Alassane Ouattara dont le dernier mandat prend fin en 2020. Va-t-on vers la fin d’une ambition présidentielle? Il est encore trop tôt pour le dire.

Par Georges Moihet
Le 09/12/2015 à 15h05