Côte d’Ivoire: des hommes attaquent l’armée à la frontière ghanéenne

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Un cantonnement de l’armée ivoirienne a été attaqué par des inconnus, au sud-est du pays, non loin de la frontière ghanéenne, dans la nuit du samedi au dimanche dernier.

Le 28/12/2015 à 19h46

Un poste de l’armée ivoirienne a été attaqué dans la nuit de samedi 26 au dimanche 27 décembre à Nougoua, à environ 5 km de la ville frontalière de Noé, dans le sud-est du pays. De source sécuritaire, l’attaque, qui n’a fait aucune victime, est l’œuvre d’«hommes inconnus venus de probablement du Ghana voisin».

Le cantonnement des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) a été pris d’assaut par des hommes armés de «fusils de type kalachnikov», qui ont été confrontés à «une riposte immédiate et vigoureuse des éléments de garde», avant de prendre la fuite après avoir «abandonné des armes», confie la source, qui ne précise pas le nombre d’assaillants ni la quantité d’armes saisies.

C’est la deuxième attaque du genre depuis le début du mois. Le 2 décembre courant, une position de l’armée ivoirienne à Olodio, localité située à quelques kilomètres du Libéria, à l’extrême sud-ouest du pays, avait été la cible d’hommes armés avec un lourd bilan, une dizaine de morts dont six soldats ivoiriens. Les assaillants avaient par la suite pris la direction du Libéria, avait indiqué l’armée.

Pour certains observateurs, qui évoque des soubresauts de la crise post-électorale de 2010, il s’agit beaucoup plus de campagnes de harcèlement à visée médiatique, le pays ayant depuis suffisamment renforcé son système sécuritaire, en particulier au niveau des frontières ghanéenne et libérienne.

A la faveur de la crise post-électorale qu’a connue le pays (de novembre 2010 à avril 2011), qui a vu des milliers d’Ivoiriens prendre le chemin de l’exil, dont des militaires et miliciens, les FRCI font (de façon sporadique) l’objet d’attaques de personnes qualifiées de «bandes armées» par les officiels militaires.

Une situation qui avait conduit les autorités ghanéennes à arrêter puis extrader certains proches de l’ex-président Laurent Gbagbo, dont Charles Blé Goudé, le tonitruant «général de la rue», leader des «jeunes patriotes» (aujourd’hui interné à la Cour pénale internationale, accusé de crimes graves).

L’attaque intervient alors que le gouvernement, avec l’appui du HCR, a entrepris d’accélérer le retour volontaire des réfugiés ivoiriens. Au Libéria, par exemple, 11000 personnes ont déjà manifesté le désir de retourner au pays sur les 38.000 réfugiés recensés, ont annoncé les autorités, vendredi dernier.

Par Georges Moihet
Le 28/12/2015 à 19h46