Comment l’Algérie a "réussi" son isolement

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika. . AFP

L’implication de l’Algérie dans la connivence entre le Polisario et le Hezbollah a accentué l’isolement de ce pays sur la scène régionale, voire internationale, confortant ainsi la position du Maroc soutenu entre autres par la Ligue arabe, le CCG et l’OCI. Eclairage.

Le 09/05/2018 à 17h35

Le régime d’Alger, l'un des derniers vestiges du communisme, n'en finit pas de s’isoler sur la scène régionale et internationale. Sa posture militaro-policière, sa rente et sa corruption quasi-"institutionnalisée" et son hostilité pathologique envers le Maroc et plus généralement les pays de son voisinage ont fini par lasser tout le monde.

La rupture par le Maroc de ses relations diplomatiques avec l’Iran et les révélations sur l’accointance du Polisario avec le Hezbollah ont accentué davantage l’isolement de notre voisin de l'est. L’exportation de l’idéologie terroriste du Hezbollah en Afrique du Nord et dans la région du Sahel inquiète et surtout irrite la communauté internationale. On ne joue pas avec le feu, et c’est pour cela que des organisations comme l’OCI ( 52 pays) la Ligue arabe (22 pays) et le Conseil de coopération du Golfe (5 pays) ont soutenu la décision du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, le parrain du Hezbollah.

Sans oublier, bien sûr, les nombreux pays amis de par le monde (Afrique, Europe, Asie, Caraïbes...) qui ont exprimé un soutien indéfectible à l’intégrité territoriale du Maroc. Même l’Union africaine (UA), qui fut longtemps l’arme utilisée par l’Algérie pour contrer le Royaume, a affirmé «respecter la position du Maroc».

Autant dire que l’Algérie se retrouve au ban de la communauté internationale, car en découvrant la collusion du Polisario avec le Hezbollah, tout le monde incrimine indirectement l’Algérie accusée de "pactiser avec le diable iranien" et dont la connexion des services avec les groupes jihadistes dans la région sahélo-saharienne est un secret de polichinelle.

Le comble, c’est que cette fuite en avant pousse la gent militaire à s’embrouiller même avec ses voisins directs: Tunisie, Libye, Mali, Niger, entre autres. L’inénarrable ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahal, s’est cru tout permis quand il est rentré en Libye sans daigner aviser les dirigeants de ce pays, ce qui a suscité l’indignation des responsables et du peuple libyen.

Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Riadh Mouakher, qui était en visite en Italie en mars dernier, avait largué cette phrase significative d'un malaise généralisé . «Quand on me demande où se situe la Tunisie, je ne vous cache pas que je préfère répondre qu’elle se trouve sous l’Italie. C’est mal vu de dire que la Tunisie se trouve entre l’Algérie, un pays communiste, et la Libye, un autre pays qui fait peur», avait-il dégainé.

Les dirigeants algériens sont devenus aveugles, n'hésitant pas à arrêter, interner et expulser les réfugiés subsahariens, hommes, femmes et enfants. Ce qui a suscité l’ire des pays limitrophes de l’Algérie notamment le Niger et le Mali. Autant dire que l’Algérie doit compter aujourd’hui ses "amis" sur les doigts d'une main: la Corée du Nord, le Vénézuéla, l'Iran, la Syrie...

Par Hassan Benadad
Le 09/05/2018 à 17h35