Belgique. Cellule de Verviers: Abaaoud était le donneur d'ordres, selon un accusé

Le360

L'un des principaux accusés au procès à Bruxelles de la cellule jihadiste démantelée début 2015 à Verviers a affirmé mardi qu'il recevait directement ses ordres d'Abdelhamid Abaaoud soupçonné d'avoir organisé quelques mois plus tard les attentats du 13 novembre 2015 à Paris.

Le 11/05/2016 à 10h26

Lors du deuxième jour de procès devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, Mohamed Arshad, un Algérien de 27 ans vivant en Belgique, qui s'était rendu en Syrie en septembre 2014, a reconnu avoir agi pour mettre sur pied la cellule de Verviers.

"Je faisais ce qu'on me demandait de faire", a-t-il expliqué, évoquant la "pression" exercée sur lui par Abdelhamid Abaaoud. "Je ne suis pas courageux, ils me font peur", a-t-il expliqué lors de son très long interrogatoire, semblant minimiser son rôle présumé de "dirigeant d'une organisation terroriste".

Achat de talkie-walkies, de produits servant à la fabrication d'explosifs, location de véhicules et de la maison de Verviers, achat de meubles, démarches pour obtenir des faux papiers... Mohamed Arshad ne rechignait pas à la tâche pour satisfaire les instructions que lui transmettait depuis la Turquie puis la Grèce un certain "Omar", identifié par les enquêteurs comme étant le Molenbeekois Abdelhamid Abaaoud.

La cellule de Verviers, une ville de l'est de la Belgique, a été neutralisée lors d'un spectaculaire assaut policier le 15 janvier 2015 au moment où elle préparait un attentat "imminent", selon les autorités belges.

Mohamed Arshad a assuré avoir été le seul des prévenus à avoir été en contact avec ses relais en Syrie, où il s'était rendu, et en Turquie, à l'automne 2014, bien que des écoutes téléphoniques longuement évoquées à l'audience semblent prouver le contraire. Il a catégoriquement refusé, face aux questions pressantes du tribunal, de révéler de nouveaux noms, comme notamment celui du fournisseur des armes.

Parmi ses missions, Mohamed Arshad devait aussi se procurer une série de 10 faux documents (cinq passeports et cinq cartes d'identité), en utilisant les photos (dont une d'Abaaoud) et l'argent qui lui avaient été remis en Syrie. Pour ce faire, il a contacté un petit délinquant de la commune bruxelloise de Molenbeek, Souhaib El Abdi, qui se trouve sur le banc des accusés à ses côtés.

Le 11/05/2016 à 10h26