Arabie saoudite: audience dimanche prochain dans le procès d'un cheikh dissident

Arrêté il y a deux ans lors d'une vague de répression en Arabie saoudite, Salman Al-Awda risque aujourd'hui la peine de mort.

Arrêté il y a deux ans lors d'une vague de répression en Arabie saoudite, Salman Al-Awda risque aujourd'hui la peine de mort. . DR

Une nouvelle audience dans le procès du cheikh dissident Salmane al-Awda doit se tenir dimanche prochain, a indiqué ce vendredi Amnesty International, en réitérant ses craintes de voir le religieux condamné à mort et exécuté.

Le 26/07/2019 à 10h23

Salman Al-Awda fait partie d'une vingtaine de personnes arrêtées en septembre 2017 au début d'une vague de répression dans le royaume ultra-conservateur.

Selon ses proches, les autorités saoudiennes avaient exigé du religieux et d'autres dissidents de soutenir publiquement Riyad dans le conflit qui l'oppose au Qatar voisin, ce qu'il a refusé de faire.

"Nous craignons de voir le cheikh Salman al-Awda condamné à mort et exécuté", a déclaré dans un communiqué Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient d'Amnesty International.

"Depuis son arrestation il y a près de deux ans, il a vécu une terrible épreuve, notamment une détention préventive prolongée, des mois d'isolement, la détention au secret et d'autres mauvais traitements, autant de violations flagrantes de son droit à un procès équitable", a-t-elle ajouté.

Selon elle, le religieux, considéré comme proche de la mouvance des Frères musulmans bannie en Arabie saoudite, doit comparaître dimanche 28 juillet devant la Cour criminelle saoudienne "spécialisée dans les affaires relatives au terrorisme".

Les autorités saoudiennes ne communiquent pas sur ce genre de procès.

Le 3 février dernier, le procureur saoudien avait reporté une audience dans le procès du cheikh.

Le prédicateur encourt la peine de mort pour avoir publié en septembre 2017 sur Twitter un message se félicitant d'une possible désescalade dans la crise avec le Qatar, selon ses avocats français.

La peine de mort avait été requise contre lui dès l'ouverture de son procès début septembre 2018, avait affirmé le quotidien progouvernemental Okaz, selon lequel Salman Al-Awda fait face à 37 chefs d'accusation. L'acte d'accusation n'a toutefois pas été rendu public.

Riyad et plusieurs de ses alliés ont rompu leurs relations diplomatiques et économiques avec Doha en juin 2017 et lui ont imposé un embargo en l'accusant de soutenir des groupes extrémistes, ce que l'émirat nie.

Le 26/07/2019 à 10h23