Algérie: révélations explosives sur la fuite massive de capitaux vers l’étranger

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Le renseignement financier canadien vient de tirer la sonnette d’alarme sur le transfert accru de capitaux par certaines personnalités de la classe dirigeante algérienne, vers ce pays d’Amérique du Nord. Révélations chiffrées et… très inquiétantes.

Le 11/09/2019 à 17h40

On savait la politique bloquée, l’économie en panne… Et comme si cela n’avait pas suffi, c’est désormais avec un autre facteur encore plus préoccupant qu’il faut compter: la fuite massive de capitaux algériens vers l’étranger. Et c'est la cellule canadienne du Renseignement financier, baptisée «Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada», qui vient de donner l'alerte.

Dans une note d’alerte, la même source révèle que les transferts de capitaux vers le Canada en provenance de l’Algérie, ont atteint, au cours de la période allant de janvier à juillet 2019, plus de 76,6 millions de dollars (MUSD), marquant ainsi une croissance de 50% par rapport à l’année 2017, ayant enregistré un flux global de 52 MUSD.

Avertissant contre des moments difficiles en Algérie, le même Renseignement financier canadien pointe du doigt les plus grosses fortunes de ce pays, entendez les nouveaux parvenus du régime qui, craignant une chute du régime vert-kaki en place, ont procédé à un transfert massif de leur argent vers l’étranger.

Le chiffre est très parlant. «La valeur moyenne des transferts réalisés à partir d’institutions bancaires algériennes, par les plus grosses fortunes de ce pays, est passée de 157.857 dollars et 187.900 dollars, respectivement en 2017 et 2018, à 405.195 dollars par opération en 2019», dévoile l’organisme fédéral canadien.

Ce qui représente plus de 26 fois le PIB par habitant en Algérie (ces rapatriements sont concentrés dans la région du Québec, qui accueille la majorité de la diaspora algérienne établie au Canada).

Ces révélations alarmantes interviennent suite à une correspondance adressée par le député québécois Pierre-Luc Dusseault, du «nouveau parti démocratique», au ministre des Finances de son pays, concernant ses inquiétudes quant au transfert par certaines personnalités de la classe dirigeante algérienne, d’importantes sommes d’argent vers le Canada, en préparation de leur exil dans ce pays.

Un exil envisagé d’autant plus sérieusement que l’Algérie vit, depuis le 22 février, au rythme d’inlassables manifestations populaires anti-régime, revendiquant la fin du pouvoir militaire, et l’instauration d’un État civil réellement populaire et démocratique.

Il faut préciser que les chiffres donnés plus haut ne concernent que le Canada. Les dirigeants algériens continuent de transférer aussi d’importantes sommes d’argent vers l’Europe, notamment la France, la Belgique et la Suisse, où le blanchiment de cet argent issu de la corruption et de la dilapidation de deniers publics, se fait principalement par l’acquisition de biens immobiliers. 

Par Ziad Alami
Le 11/09/2019 à 17h40