Afghanistan: au moins 65 blessés à Kaboul dans un attentat des Taliban

L'attentat, attribué aux Talibans, a fait au moins 65 blessés.

L'attentat, attribué aux Talibans, a fait au moins 65 blessés. . DR

Au moins 65 personnes ont été blessées par l'explosion, en pleine heure de pointe lundi, d'une voiture piégée, suivie de l'irruption d'assaillants armés dans un bâtiment du centre de Kaboul, un attentat complexe revendiqué par les Talibans.

Le 01/07/2019 à 12h13

"Le nombre de blessés a atteint 65 personnes, dont 9 enfants", a indiqué sur Twitter le Dr Wahidullah Mayar, porte-parole du ministère de la Santé, ajoutant que les patients avaient été pris en charge par "nos équipes médicales et chirurgicales".

L'attaque, qui s'est produite dans le quartier de Puli Mahmood Khan, visait "un centre logistique et d'ingénierie du ministère de la Défense", a affirmé le porte-parole des talibans Zabiullah Mujahid dans un communiqué, ajoutant qu'"un grand nombre d'assaillants" avaient ensuite pénétré dans ce bâtiment.

Elle intervient alors que des discussions de paix sont en cours depuis samedi à Doha entre Talibans et représentants américains. Des hélicoptères survolaient la zone de l'explosion et des échanges de tirs étaient sporadiquement audibles. Une colonne de fumée s'élevait dans le ciel.

"Les assaillants se trouvent près de la tour Gulbahar (qui contient un centre commercial et des appartements, NDLR). La zone est bouclée", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la police, Firdaws Faramarz. "Plusieurs personnes prises au piège ont été évacuées par les forces de sécurité", a-t-il ajouté.

L'attaque a débuté par l'explosion d'une voiture piégée, dont la secousse a été ressentie à plus de 2 kilomètres de distance. "Puis plusieurs assaillants ont attaqué un bâtiment. La zone est bouclée par les forces spéciales de police", a indiqué un porte-parole du ministère de l'Intérieur, Nasrat Rahimi.

Zaher Usman, employé gouvernemental, se trouvait dans son bureau, à 150 mètres du lieu de l'explosion et a été légèrement blessé par des débris. "Lorsque j'ai ouvert les yeux, le bureau était rempli de fumée et de poussière et tout était détruit, mes collègues hurlaient", a-t-il raconté à l'AFP.

Le quartier visé abrite aussi les fédérations afghanes de football et de cricket, de même que des bâtiments militaires."Une énorme explosion s'est produite près du portail d'une des deux fédérations", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Fédération de football, Shams Amini. "Certains de nos collègues sont à l'intérieur, nous entendons parler de blessés. Nous ne savons pas si des assaillants sont entrés dans le bâtiment", a-t-il ajouté.

L'explosion s'est produite à proximité des locaux de la chaîne Shamshad TV, qui a brièvement cessé d'émettre avant de diffuser en direct des images de ses locaux, très endommagés. La déflagration a "détruit toutes les vitres et les portes" de Shamshad TV, a déclaré à l'AFP l'un de ses présentateurs, Hashmat Stanikzai, indiquant avoir été "terrifié".

Cette nouvelle attaque intervient alors que les Etats-Unis et les Talibans ont commencé samedi à Doha de nouvelles discussions visant à trouver une issue au conflit en Afghanistan, selon une source talibane. La reprise des pourparlers dans la capitale du Qatar avait déjà coïncidé avec une attaque lancée par les Talibans qui a coûté la vie à au moins 25 membres de milices pro-gouvernementales en Afghanistan.

Les discussions ont été entamées en septembre dernier et elles portent sur quatre points principaux: le retrait des troupes américaines, l'assurance que l'Afghanistan ne servira pas de refuge pour des groupes terroristes voulant attaquer d'autres pays, un dialogue inter-afghan et un cessez-le-feu permanent.

Si les deux parties semblent s'accorder sur les deux premiers points, les insurgés freinent sur les deux suivants. Ils refusent depuis toujours de discuter directement avec le gouvernement afghan, qualifié de "marionnette" à la solde des Etats-Unis.

L'attentat de lundi "illustre la nature criminelle inhérente" des Talibans, a tweeté le chef de l'exécutif afghan Abdullah Abdullah, appelant à "punir les mécréants".

En visite la semaine dernière à Kaboul, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo avait dit espérer un accord de paix avec les Talibans "avant le 1er septembre".

Le 01/07/2019 à 12h13