Télévision: El Khalfi favorise les gros producteurs

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Les cahiers des charges du ministère de la Communication ne font que favoriser les grandes maisons de production au détriment des petits producteurs. Le cas de Al Oula.

Le 14/12/2013 à 15h30

Qui sont les heureux producteurs qui ont décroché les appels d'offres des programmes pré-ramadan de Al Oula ? Seules les grandes maisons de production raflent la mise. Image Factory produira quatre séries, cinq feuilletons, dix capsules de sensibilisation à la santé et onze capsules axées sur l’explication des procédures administratives pour un montant global de 5,9 millions de DH. Quant à la société Disconnected, elle a remporté pour un budget de 9,5 millions de DH des lots portant sur la production de 4 séries fictions, de 8 émissions pour les MRE et de9 capsules de sensibilisation portant sur la consommation. Alien, La maison de production du cinéaste Nabil Ayouch, quant à elle, s'est contentée d'un téléfilm social et six séries documentaires pour un montant de 2,8 millions de DH.Et les petites maisons de production ? Contactée par Le360, Najat Kobi, directrice générale de Disconnected, explique que le nouveau système imposé par le ministre de tutelle, Mustapha El Khalfi, dès son arrivée au ministère de la Communication, n’a fait que favoriser encore plus les grandes maisons de production. "Nous avons déposé 13 dossiers, soit 13 cautions, pour enfin décrocher quatre projets. Ce qui est énorme pour une petite maison de production ou un producteur indépendant", déclare-t-elle. "Le nouveau système ne favorise pas les jeunes talents", affirme Kobi car, selon elle, il faut avoir les moyens financiers de déposer des cautions importantes pour chaque dossier, sans oublier les contraintes administratives imposées par l’appel d’offres". "Nous étions accusés de tous les maux et finalement, nous nous retrouvons avec le même résultat qu’avant les cahiers des charges", souligne Kobi. Pis encore, "Un producteur indépendant qui avait un concept intéressant avait plus d’opportunité qu'aujourd'hui", ajoute-t-elle. Et elle n’est pas la seule à le penser. Dans le secteur, on souligne que "les grandes maisons de production saisissent l'occasion de ces appels d'offres pour proposer beaucoup de projets et maximiser ainsi leurs chances d’être retenues".

Par Sophia Akhmisse
Le 14/12/2013 à 15h30