Reviens, El Gahs, ils sont devenus fous

Mohamed El Gahs. 

Mohamed El Gahs.  . DR

Une séquence d’un ancien entretien télévisé entre notre confrère et néanmoins ami Mohammed El Gahs, ex-Secrétaire d’Etat, et l’intellectuel Abdellah Laroui, produit un effet viral sur la centrifugeuse des réseaux sociaux, où elle a été mise en ligne et largement partagée. Appel du coeur.

Le 18/05/2019 à 21h22

Les questions fusent de toutes parts et l’insistance avec laquelle elles se posent -pourquoi maintenant plus que tout autre temps?- a de quoi surprendre. «Mais où est Mohammed El Gahs ?». «Tu n’aurais pas par hasard son numéro de téléphone?». «J’ai essayé de le joindre, en vain». «Tu es sûr que c’est le bon numéro?»…

-«Oui, j’en suis sûr et certain. El Gahs n’a jamais changé de numéro ni de veste d’ailleurs…», suis-je tenté de répondre.

Face aux appels insistants, parfois embarrassants, dont on vous mitraille partout où vous possédez un compte, surgit un véritable ballet de questions: «Pourquoi alors ce regain d'intérêt pour Mohammed El Gahs?». «Que s’est-il passé pour que l'homme se retrouve au-devant de l’actualité, après avoir disparu des écrans radars, depuis au moins une douzaine d’années? ». «Comment se fait-il que les projecteurs se braquent à nouveau, et en masse, sur cette figure éminente des médias et de la politique?».

Il aura fallu qu’une petite séquence d’un ancien entretien télévisé -il daterait d’une vingtaine d’années!- entre notre confrère et néanmoins ami Mohammed El Gahs, ancien directeur du quotidien «Libération», et l’intellectuel Abdellah Laroui, soit exhumée et mise en ligne pour que les questions fusent, et que les demandes après l’ex-Secrétaire d'Etat à la Jeunesse- certainement l'un des meilleurs à avoir été désigné à la tête de ce Département- se déchaînent, sur tous les réseaux sociaux ou presque, où la séquence «providentielle» a fait l’objet de très nombreux partages, avec le même espoir d’avoir des nouvelles de l’homme qui semblait «venir de l’avenir»…

Vous avez bien lu: vingt ans après l’intervention de Mohammed El Gahs, -l'artisan de "Zaman Al kitab" (Le Temps du livre), entre autres initiatives phares qu'il a prises et mises en oeuvre du temps où il était Secrétaire d'Etat (2002-2007)-, ce qu’il a dit demeure d’une brûlante actualité.

«Des élèves trichent lors des examens et considèrent que c’est leur droit de tricher!».

«Des jeunes scolarisés d’une manière ou d’une autre veulent forcément un poste dans la fonction publique».

«Des prisonniers qui se baladent dans les rues avec la complicité de fonctionnaires de l'Administration pénitentiaire!».

«Des chefs d’entreprises qui ne paient pas leurs impôts et n’accordent pas les moindres droits à leurs employés et considèrent que c’est aussi leur droit!».

«Des gens qui s’auto-proclament journalistes, politiques… et trouvent que c’est leur droit de le faire !»…

«Que s’est-il finalement passé pour que l’autorité de la Raison, de la Justice, de l’Éducation… reflue devant autant d’arbitraire?», s’interrogeait Mohammed El Gahs, il y a une vingtaine d’années de cela.

Une interrogation d’une actualité et d’une pertinence telles qu’elle ne peut être ignorée aujourd’hui, remise "à plus tard", et moins encore éludée de la place publique.

Mais passons, car là n’est pas notre propos. Le «retrait» de Mohammed El Gahs a trop duré. Et l’on imagine mal que ce «retrait» puisse encore se prolonger, sans (nous) donner quelques "bonnes" raisons de s’inquiéter pour «le plus beau métier du monde», devenu «métier des gens qui n’ont pas de métier»!, pour une politique submergée par la déferlante populiste, pour un enseignement en perte de vitesse et de boussole... le tout à la faveur de cette inculture qui est devenue d'une banalité déconcertante…

De grâce, Ssi Mohammed, reviens! 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 18/05/2019 à 21h22