Quand «demainonline» travestit la réalité…

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En consacrant un papier sur le processus de vote au Sénat de la nouvelle Convention judiciaire entre le Maroc et la France, le site du Franco-marocain Ali Lmrabet réchauffe et réinvente les faits d’une vieille affaire d’escroquerie immobilière pour régler ses comptes avec les autorités marocaines.

Le 22/07/2015 à 17h17

A en croire Demainonline, le sénateur du Loiret, Eric Doligé, a tout fait pour jouer les trouble-fêtes lors du processus d’adoption du protocole additionnel à la Convention d’entraide judiciaire entre la France et le Maroc. Lors de la séance du vote du 15 juillet, qui a permis l’adoption de ce projet de loi avec une large majorité, le sénateur s’est lancé dans un descriptif assez détaillé des supposées méthodes de torture pratiquées par les services marocains en se basant sur des allégations infondées de personnes instrumentalisées pour nuire aux relations entre les deux pays.

Et si Eric Doligé a fait tout ce tapage lors de ce processus de vote, c’est que l’homme a une revanche personnelle à prendre sur le Maroc. Son fils avait eu des démêlés avec la justice marocaine dans le cadre d’une affaire d’escroquerie immobilière qui lui a valu, avec son associé, une condamnation en 2014 à deux mois et demi de prison avec sursis et 1.000 dirhams d’amende chacun, ainsi que le remboursement solidaire de la somme de 1.650.000 dirhams, en plus de 60.000 dirhams de dommages et intérêts, au profit de l’un des plaignants, un Français.

Néanmoins, l’auteur de l’article de "demainonline" présente cette affaire comme si c’était un coup monté par le chef de police d’Agadir, alors qu’il ne s’agit en réalité que d’un investissement qui a mal tourné. Sacha Doligé Alexandre Pierre avait acheté une parcelle de terrain près de Taroudant (via sa société de travaux de construction dite "villa doga"), dans l’intention d’y construire des villas. Il avait même perçu des sommes en guise d'avances (405.000 euros) de la part de clients, tous de nationalité française, qui l’ont poursuivi pour escroquerie quand il a été incapable de rembourser les avances au moment où l’Agence urbaine d’Agadir avait déclaré son terrain non constructible pour la raison qu’il se situait dans une zone rurale. Voilà un litige franco-français qu’un sénateur vindicatif tente d’exploiter en vue de porter atteinte à la normalisation des relations entre le Maroc et la France.

Rida Benotmane qui a signé l’article de "demainonline" laisse entendre que le fils du sénateur et son associé ont été «privés de leurs pièces d’identité pendant vingt mois et empêchés de rejoindre leur pays». En réalité, ils étaient juste interdits de quitter le territoire car ils faisaient l’objet d’une poursuite pénale. Cette interdiction avait d’ailleurs été levée quand leur avocat a déposé une requête dans ce sens en juillet 2013. D’ailleurs, le fils Logié coule des jours heureux à Marrakech où il exerce le métier de décorateur pour des établissements hôteliers. Mais il n’est pas surprenant de voir Benotmane travestir les faits. L’homme est un repris de justice : il avait été condamné à quatre ans de prison ferme dans le cadre de la loi antiterroriste et garde visiblement une haine viscérale vis-à-vis des services de sécurité marocains. Aujourd’hui, ce journaliste improvisé fait tout pour plaire à son nouvel employeur, le Franco-marocain Ali Lmrabet. Il conclut d’ailleurs son papier en faisant le parallèle entre l’affaire Sacha Doligé et le show du propriétaire de "demainonline" à Genève qui prétend être un sans papier dans son propre pays. Il écrit : «A croire que la privation de pièces d’identité et donc de l’exercice des droits élémentaires de citoyenneté est devenue la sanction privilégiée du makhzen contre ceux qui lui tiennent tête». Benotmane et son employeur ignorent peut-être encore que la corde du mensonge est courte…

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 22/07/2015 à 17h17