Portrait. Omar Ajrari, l'auteur de la photo poignante de Sidi Boulaalam

Omar Ajrari

Omar Ajrari . DR

La photo de la chaussure rose sur le lieu du drame à Sidi Boulaalam est de Omar Ajrari. Ce journaliste de 2M était loin d'imaginer que cette image allait bouleverser les esprits et devenir un symbole. Dans son récit à le360, il explique dans quel contexte il a réalisé ce cliché.

Le 21/11/2017 à 11h16

Il s’appelle Omar Ajrari. Il est journaliste contractuel à 2M, correspondant régional, et il est l’auteur de la photographie de la chaussure à Sidi Boulaalam qui a ému la Toile.

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Contacté par le360, le journaliste, lauréat de l’Institut supérieur de l’information et de la communication de Rabat en 2009, raconte dans quelles conditions il a pris cette photo. «En tant que correspondant de 2M à Essaouira, j’ai été contacté par une source qui m’a informé de la bousculade meurtrière et je me suis déplacé avec le cameraman, nous sommes arrivés une demi-heure après le drame. Par réflexe, j’ai sorti mon appareil photo et j’étais à l’affut de traces sur le sol, et là je la trouve cette sandale rose», relate Omar Ajrari. «2M était le premier média sur place», poursuit-il et «en coordination avec le site d’information, je devais prendre plein de photos pour qu’ils publient l’information rapidement. Mais cette photo, elle a été capturée durant le tournage. Cette chaussure symbolisait pour moi un paradoxe : sa couleur rose, et l’ambiance noire du moment».

Omar Ajrari n’a pas cherché à savoir à qui appartenait cette sandale, mais elle lui rappelle toutes les images des 15 femmes décédées dans cette bousculade durant la distribution d’aides alimentaires. Cette photographie, très emblématique, a fait le tour des réseaux sociaux. Plusieurs commentaires sur internet insistent sur le caractère poignant de cette image.

Reprise par plusieurs sites d'information, la photo a aussi été utilisée comme visuel pour annoncer le sit-in programmé pour ce mardi 21 novembre devant le Parlement de Rabat. «Je n’ai pas déclaré les droits de la photo. Je ne cherche pas à postuler pour un quelconque prix de la presse que ce soit au Maroc ou à l’international», explique Omar Ajrari, qui ne s'attendait pas à un tel succès. 

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Âgé de 31 ans, Omar Ajrari, natif de Goulmima, avait l’intention de se consacrer à des études d’architecture, mais en fin de compte il optera pour le journalisme. «C’est un choix assumé. Je me suis spécialisé en audiovisuel et j’adore ça», nous confie-t-il.

Cette photo prise à sidi Boulaalam a des sœurs. Durant un reportage à Anfgou dans le Haut Atlas en période de grand froid, Omar Ajrari avait pris des clichés de personnes âgées, d’hommes et de femmes dans différentes situations et là encore, ce sont des photos pleines de sens, qui frappent ceux qui les regardent.

Par Qods Chabaa
Le 21/11/2017 à 11h16