Le régime algérien nomme un scribouillard, Amar Belani, en tant qu'«Envoyé spécial au Sahara occidental»

Amar Belani.

Amar Belani. . DR

Hier, dimanche 5 septembre 2021, le président algérien Tebboune a avalisé la création de sept postes diplomatiques inédits, dont les détenteurs sont pompeusement qualifiés d’envoyés spéciaux. Un scribouillard notoire, Amar Belani, a été choisi pour occuper le poste dit d’«Envoyé spécial chargé du Sahara occidental et du Maghreb».

Le 06/09/2021 à 08h41

L’agence de presse officielle algérienne, APS, a annoncé hier, dimanche 5 septembre 2021 en début d’après-midi, que le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a décidé «la création de sept postes d'envoyés spéciaux, sous l’autorité directe du ministre des Affaires étrangères, chargés de conduire l'action internationale de l'Algérie sur sept axes d'efforts essentiels reflétant ses intérêts et ses priorités».

La première de ces priorités n’est évidemment autre que le Sahara marocain, confié à un plumitif pathologiquement anti-marocain, Amar Belani, ancien ambassadeur d’Algérie à Bruxelles et ancien porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères.

C’est d’ailleurs l’intéressé lui-même qui a été le premier à annoncer la nomination des sept «envoyés spéciaux» de Ramtane Lamamra, qui érige ainsi son ministère moribond en une «ONU algérienne». Sahara occidental et Maghreb, sécurité internationale, questions africaines et espace sahélo-saharien, diaspora algérienne, diplomatie économique, pays arabes, grands partenaires internationaux: tels sont les sept secteurs qui auront, chacun, son «envoyé spécial». Mais à quoi bon tous ces titres pompeux, quand on sait que l’organigramme de tous les ministères des Affaires étrangères à travers le monde est structuré en directions ad hoc, dirigées par des ambassadeurs in situ?

Ce qui est grave, c’est que cette dépêche de l’APS annonçant ces nouvelles nominations s’est basée, non sur un communiqué de la présidence algérienne ou du ministère des Affaires étrangères, mais sur la reprise d'un article, écrit sous le sceau de l’anonymat, par le rond-de-cuir Amar Belani lui-même, qui l’a publié entre minuit et 9h30 ce dimanche matin, dans les colonnes des principaux journaux propagandistes algériens: TSA, Algériepatriotique, L’Expression, Algérie1, Le Courrier d’Algérie… Un même contenu, qui a été repris mot pour mot dans tous ces journaux, avec à chaque fois un titre incitatif différent. Le gratte-papier Belani annonce donc la couleur de la stratégie de choc du ministère des Affaires étrangères: remplir les journaux algériens par un même contenu, à des fins propagandistes. La diplomatie algérienne n’ira pas très loin avec cette «stratégie».

Même l’agence de presse algérienne est mise à contribution. L’article de Belani a été repris mot pour mot par l’APS, qui n’a cité aucune source et qui a même osé reprendre à son compte le titre choisi par un autre journal. Même l’ordre choisi par Amar Belani, qui n'hésite pas à citer son nom en première position parmi ceux qu’il appelle des «diplomates chevronnés», nommés à de «nouvelles fonctions», a été conservé tel quel par l’APS.

Le clonage de ce même article dans plusieurs journaux, en l’espace d’une demi-journée, met à nu, voire accentue, le caractère propagandiste du régime algérien, et l’absence d’une presse capable de produire, en toute indépendance, du contenu.

Il faut dire que depuis quelques jours, une effervescence d’un autre genre, liée au partage du gâteau des postes diplomatiques à l’étranger, est perceptible en Algérie où un vaste mouvement d’ambassadeurs est en train d’être opéré. Une façon pour la propagande algérienne d’utiliser ce remue-ménage pour faire croire qu’avec le retour de Ramtane Lamamra à la tête du ministère des Affaires étrangères, la diplomatie algérienne, qui n’est pas le seul secteur malade dans ce pays, va sortir de son coma.

Quant à ces postes d’«envoyés spéciaux», ils ne feront qu’accentuer les incohérences du régime algérien. Comment en effet crier sur tous les toits que le dossier du Sahara ne concerne en rien l’Algérie, et du même coup créer un «envoyé spécial» chargé de ce dossier, sans parler du fait qu’Alger vient de rompre toutes ses relations diplomatiques avec le Maroc?

«L’envoyé pour le Sahara occidental et le Maghreb» n’est pas un diplomate, mais un vulgaire gratte-papier. Toutes les actions qu’il va mener seront circonscrites dans une poignée de journaux algériens propagandistes. Il mériterait d'ailleurs bien davantage le titre de rédacteur en chef pour le Sahara occidental et le Maroc. 

Par Mohammed Ould Boah
Le 06/09/2021 à 08h41