Le gouvernement monoplise toujours les ondes publiques

Le gouvernement a occupé 56,29% du temps de parole dans les médias audiovisuels publics au cours du dernier trimestre de l’année 2012, lit-on dans le dernier rapport de la HACA (Haute autorité de la communication audiovisuelle). L’Exécutif devance ainsi les partis politiques qui totalisent, eux, un temps de parole de 25,74%. Les acteurs institutionnels sont bien en-deçà de ces chiffres avec un cumul de temps de parole de 6,85%, tandis que les syndicats sont à 5,22% du temps global sur les chaînes et les stations du pôle public.

Du côté des médias privés, ce sont les partis politiques qui ont occupé les devants de la scène pendant le dernier trimestre 2012. Ces derniers ont bénéficié de 32% du temps de parole global sur l’ensemble des radios privés, les chaines de télévision étant toutes publiques. Le gouvernement suit avec 25% du temps d’antenne, tandis que les organisations professionnelles -telles que la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) pour ne citer qu’elle- s'octroient, elles, 15% du temps de parole sur les fréquences privées. Les acteurs institutionnels et les chambres professionnelles quant à eux, ont été les moins visibles au cours de cette période avec un taux de parole respectif n’excédant pas les 2,67% pour les premiers et 1,97% pour les seconds.

Sur les 8.800 journaux d'informations traités par le régulateur de l'audiovisuel au cours des trois derniers mois de l’année, il apparaît clairement que le gouvernement a "monopolisé" la parole. Normal, dans un contexte de crise économique et dans une conjoncture politique tendue. Néanmoins, il est à noter la différence d’approche entre les deux types de médias, en l’occurrence publics et privés. A en croire les chiffres de la HACA, si les télés et les radios publiques ont plus facilement tendance a tendre à l’Exécutif, les radios privées donnent plus la parole aux partis politiques.