Côte d’Ivoire: Youssoufou Bamba «blanchi» par la justice française dans l’affaire du Sahara marocain

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Youssoufou Bamba, l’ex-ambassadeur de la Côte d’Ivoire auprès de l'ONU, vient de remporter son procès contre " Jeune Afrique" dans une affaire liée à des déclarations sur le Sahara marocain. Une affaire qui lui avait coûté son poste et pour laquelle il avait porté plainte pour diffamation

Le 02/12/2015 à 22h20

Les faits. Dans son numéro 2825 du 1er au 7 mars, Jeune Afrique publiait un article, «Côte d'Ivoire-Maroc : on a frôlé la crise diplomatique», dans lequel il a prêté à Youssoufou Bamba, alors ambassadeur de la Côte d’Ivoire près des Nations Unies, des propos qu’il aurait tenus le 13 octobre 2014 dans l’enceinte onusienne et présentant «le Sahara occidental comme la dernière colonie d’Afrique».

Des propos qui laissaient implicitement entendre un soutien aux séparatistes du Polisario, soutenus par l’Algérie, et de nature à éclabousser les relations entre la Côte d’Ivoire et le Maroc. Abidjan, qui enquêtait déjà sur cette " grosse bourde", avait fini par démettre le diplomate de ses fonctions pour marquer clairement son désaccord.

Le pays, qui entretient d’excellentes relations avec le royaume du Maroc a toujours soutenu la position marocaine sur la question.

Sauf que Youssoufou Bamba, ex-ministre ivoirien ayant une longue carrière de diplomate, récuse la paternité de ces propos et a fini par porter plainte pour diffamation devant les tribunaux parisiens contre Jeune Afrique.

Face aux protestations de Bamba et celles de son avocat, Me Canal-Forgues, l’hebdomadaire avait reconnu, sur son site le 27 mars dernier, que les propos n’avaient pas été prononcés tels quels par ce dernier, absent lors de cette réunion de la Commission des Nations Unies sur les questions de décolonisations, mais plutôt par son conseiller diplomatique qui "a lu un texte rédigé par l’ambassadeur lui-même"

Des précisions qui ont conforté les juges dans leur verdict publié le 27 novembre et qui condamne «Marwane Ben Yahmed, en qualité de directeur de la publication de l'hebdomadaire Jeune Afrique, à lui verser la somme de X euros à titre de dommages et intérêts, en réparation du préjudice résultant des atteintes portées à son honneur et à sa considération (…)».

A Abidjan, les commentaires vont bon train. Le gouvernement fera-t-il un «clin d’œil» au diplomate de 66 ans (à la retraite) qui avait été l’un des piliers de son offensive diplomatique durant la crise post-électorale de 2011?

Par Georges Moihet
Le 02/12/2015 à 22h20