Bouteflika à la télévision algérienne: la mise en scène de trop!

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika. . DR

Abdelaziz Bouteflika a fait mercredi 6 septembre une apparition de 30 secondes à la télévision publique algérienne. La séquence éclair diffusée s'est révélée être une piètre mise en scène ne faisant que conforter ceux qui doutent des capacités du président à gouverner le pays. Décryptage.

Le 07/09/2017 à 14h17

Une nouvelle mise en scène censée montrer un président "en possession de ses facultés physiques et intellectuelles"! Celle qui a été servie mercredi 6 septembre par la télévision publique algérienne, et où les Algériens n'ont eu droit qu'à 30 secondes de plans d'un président plutôt aphone et amorphe. Il y a eu, d'abord, la traditionnelle photo de famille du président avec les membres du gouvernement Ouyahia, où Bouteflika apparaît affalé sur une chaise, les bras ballants et le regard vide. 

Il y a eu, aussi et surtout, la séquence où l'on a usé et abusé de tous les subterfuges pour tenter de "vivifier" un président incapable de la moindre motricité et élocution. Plans de coupes, zooms arrière, plans fixes sur les ministres visiblement gênés de jouer les figurants dans un spectacle de très bas niveau et où, suivez mon regard!, même les lustres de la salle dans laquelle devait se tenir le Conseil des ministres "présidé" par son excellence, ont eu droit à des images!

Point d'orgue de cette affligeante mise en scène, c'est quand la télévision algérienne a zoomé sur le président faisant mine de tourner des pages comme s'il ne tenait qu'à cet "exploit" pour montrer qu'il était capable de diriger 40 millions d'Algériens! Mais même sur ce coup, la tentative de monsieur le président a fait pschitt! Bouteflika a en effet démontré qu'il n'était pas en mesure de bouger le petit doigt, a fortiori ses bras, ou encore ses lèvres pour placer la moindre parole!

En bref, une ridicule mise en scène dont le clan présidentiel se serait bien passé. Car cette nouvelle apparition éclair et mutique n'a fait que conforter ceux qui brandissent l'article 102 pour réclamer la destitution du président invalide, depuis son accident vasculaire cérébral (AVC), diagnostiqué en 2013 à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris. Une apparition qui a en effet apporté de l'eau au moulin des partis de l'opposition, à leur tête Jil Jadid de Soufiane Jilali, à l'origine de la campagne lancée sur les réseaux sociaux pour revendiquer l'application dudit article à l'encontre de Bouteflika. Un président qui n'est que l'ombre de lui-même, à l'image de tout un pays en crise et sans réel maître à bord.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 07/09/2017 à 14h17