Le Barbe, ce cheval marocain monté par Jules César

On retrouve la présence du cheval barbe sur les gravures et peintures rupestres du Maghreb, de la Libye au Maroc. 

On retrouve la présence du cheval barbe sur les gravures et peintures rupestres du Maghreb, de la Libye au Maroc.  . DR

Originaire d’Afrique du Nord, cette race chevaline a une longue histoire, qui s’inscrit en parallèle de celle des peuples berbères et remonte à l’Empire romain. (Re)découvrez le Barbe, un cheval exceptionnel, jusqu’au 21 octobre, à l’occasion du Salon du cheval d’El Jadida.

Le 18/10/2018 à 15h45

Cheval de selle réputé pour sa grande résistance, monture privilégiée des peuples amazighes, habiles dresseurs de chevaux, le barbe est l’une des plus vieilles races chevalines du monde.

Selon certains docteurs en paléontologie animale, le barbe descendrait de chevaux sauvages ayant survécu à l’ère glaciaire alors que selon d’autres, ce cheval sauvage domestiqué en Afrique du Nord vivrait dans cette région du monde depuis plusieurs dizaines de milliers d’années. On retrouve ainsi sa présence sur les gravures et peintures rupestres du Maghreb, de la Libye au Maroc, sans compter la présence d’ossements datés de plus de 4000 ans.

Elevé depuis l’Antiquité pour la chasse, la guerre, les parades ou le travail agricole, il est le compagnon de vie des éleveurs et chasseurs de l’Atlas. Nommé "Barbe" par les amazighs, "cheval de Barbarie" par les Romains qui attestent de sa présence dans les hordes de barbares, ces chevaux vont faire l’objet d’un fructueux commerce dans tout l’Empire romain. Le barbe fera ainsi son entrée dans l’armée romaine en devenant la monture de Jules César et de ses troupes pendant la Guerre des Gaules. Leur présence s’étendra ensuite dans plusieurs pays du pourtour méditerranéen et sera ensuite introduit en Europe lors des conquêtes musulmanes aux VIIe et VIIIe siècles.

Certaines races de chevaux actuelles sont de directes descendantes du barbe d’Afrique du Nord, et parmi celles-ci, le Mustang que l’on retrouve aux Etats-Unis. Aujourd’hui utilisé dans les clubs équestres à travers le Maroc, le barbe était pourtant un cheval de guerre. Vestige de cette période, les fantasias d’aujourd’hui illustrent l’art de la guerre au Maroc en mettant en vedette cette antique monture.

Réputé pour sa résistance et sa facilité de dressage, il est classé parmi les 23 plus belles races chevalines au monde bien que certains le jugent peu élégant. Calme, doux, courageux, ne rechignant devant aucune tâche, capable de supporter les fortes chaleurs, la faim et la soif… Le barbe est décidément une race exceptionnelle.

A découvrir du 16 au 21 octobre, au stade Mohammed V d'El Jadida où se déroule la 11e édition du Salon du cheval d'El Jadida.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 18/10/2018 à 15h45