Vidéo. La France veut doper le commerce avec le Maroc, mais sans céder sur la question des visas

Franck Riester assure que la France veut développer les échanges économiques avec le Maroc, durant les prochaines années.

Franck Riester assure que la France veut développer les échanges économiques avec le Maroc, durant les prochaines années. . le360

Le 23/11/2021 à 16h10

VidéoLa France, par la voix de son ministre du Commerce extérieur et de l’attractivité, Franck Riester, assure vouloir développer durant les prochaines années les échanges économiques avec le Maroc, sans pourtant céder d’un iota sur la question de la réduction des visas délivrés au Marocains.

Le ministre français a été interrogé, lors d’une conférence de presse donnée à Rabat au terme de sa visite de travail de deux jours au Maroc, notamment sur le problème des camionneurs marocains, dont Paris limite le mouvement commercial vers la France en réduisant la délivrance des visas, pour des raisons liées au retour des ressortissants en situation irrégulière.

Dans sa réponse Franck Riester n’a donné aucun signe de fléchissement de la position de son pays. «Depuis le début de la crise du Covid-19, nous avons des difficultés récurrentes en matière de réadmission par le Maroc des ressortissants marocains en situation irrégulière en France. Face à cette situation, il a été décidé de réduire de moitié la délivrance des visas. Il faut que nous arrivions, le plus vite possible à voir un retour de ces ressortissants en situation irrégulière de la France vers le Maroc, comme c’était le cas avant la crise sanitaire», a déclaré le ministre.

«Nous avons fait connaître ces préoccupations aux autorités marocaines. Il faut qu’on ait des résultats et le plus vite possible pour sortir par le haut de cette situation», a-t-il fait savoir.

Sans s’attarder plus sur cette question, Franck Riester est vite passé aux affaires et au commerce avec le Maroc. La France, a-t-il dit, a mis au point un ambitieux projet de développement de son économie, appelé Plan France 2030, qui converge avec les ambitions du nouveau modèle de développement du Maroc, notamment dans les volets liés à la décarbonation, à l’innovation, au soutien aux PME, «ce qui laisse percevoir des partenariats possibles dans l’avenir».

La prochaine présidence française de l’Union européenne constitue également une opportunité de développement des relations entre les deux pays, puisque l’une de ses priorités sera le renforcement des liens entre l’Union européenne et l’Afrique.

«Nous voulons nous déployer ensemble en France, au Maroc et en Afrique et nous voulons que les investisseurs et hommes d’affaires des deux parties construisent un partenariat consolidé. Nous voulons en France repenser nos chaînes de valeurs et diversifier nos fournisseurs pour constituer des stocks stratégiques en pensant à relocaliser des industries depuis l’Asie, vers la France et l’Europe, mais aussi vers des pays proches de nous. Bien évidemment, dans ce cadre-là, le Maroc a un rôle clé à jouer dans divers secteurs», a affirmé le ministre, citant les secteurs de l’agroalimentaire et des énergies renouvelables parmi les exemples.

Le ministre a indiqué avoir rencontré lors de son déplacement les hommes d’affaires français installés au Maroc, les membres de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), ainsi que les ministres marocains de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui et de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, pour évoquer toutes ces questions.

Franck Riester a rappelé que la France est le premier investisseur au Maroc avec un montant global de 10 milliards d’euros en comptant une présence de 1.000 entreprises, alors que le Royaume est rentré dans le top des 25 premiers investisseurs étrangers en France. «Nous voulons renforcer encore plus, à la fois les investissements, les partenariats et les échanges commerciaux entre les deux pays».

Enfin le ministre français a conclu en évoquant l’apport de l’Agence française de développement (AFD) dans le financement d’une série de projets socio-économiques au Maroc. «Ses contributions se chiffrent annuellement à 400 millions d’euros», a indiqué Franck Riester qui a fait référence à un prochain prêt du même montant dédié par l’AFD à soutenir une partie de la mise en place du chantier relatif à la protection médicale et sociale au Maroc.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 23/11/2021 à 16h10