Vidéo-Buzz: pris au piège lors d’un cérémonial d’accueil, le PDG de Laprophan s’explique

Farid Bennis, PDG de Laprophan. 

Farid Bennis, PDG de Laprophan.  . khalil Essalak

Le 11/07/2020 à 15h05

VidéoAussitôt nommé à la tête de Laprophan, Farid Bennis a lancé une opération «mains propres» qui n’aurait pas été du goût de certains dirigeants de ce laboratoire pharmaceutique. Une vidéo virale le montre au milieu d’un cérémonial peu habituel dans les sites industriels. Voici sa version des faits.

C’est un PDG qui a le sentiment d’être tombé dans un piège qui nous raconte la scène qui s’est produite vendredi 3 juillet. Une semaine après sa nomination à la tête de Laprophan, Farid Bennis avait prévu de visiter le centre de distribution de Aïn Sebaâ, l’occasion de rencontrer les délégués médicaux et les forces de vente de l’entreprise.

Arrivé sur place, il découvre une cérémonie chaleureuse, mais totalement inattendue. «J’étais le premier surpris par ce dispositif qui n’était pas calé à l’objectif de la visite et n’avait pas lieu d’être dans un site industriel», s’étonne Farid Bennis. Il nous confie avoir songé un moment à ne pas sortir de la voiture et à rebrousser chemin, mais il n’a pas voulu faire offense aux dizaines employés(es) qui ne l’avaient pas vu depuis 2011, année au cours de laquelle il a marqué son retrait de la gestion de l’entreprise fondée en 1949 par son défunt père, Abderrahim Bennis.

Farid Bennis n’était pas au courant de cette cérémonie qui copie par certains aspects le protocole royal. Il ne l’a pas approuvée et s’est senti pris dans un traquenard.

Aux yeux de Farid Bennis, l’incident du cérémonial de vendredi 3 juillet est un acte prémédité pour lui porter préjudice. Il l’explique par les intentions «malveillantes» de certains dirigeants qui n’ont visiblement pas apprécié l’opération «mains propres» lancée quelques jours auparavant. «Quand vous commencez à auditionner les comptes, il y a forcément un retour. Ces gens avaient une prédisposition à me montrer sous un mauvais jour», poursuit-il.

Présent lui aussi lors de cette cérémonie d’accueil, Cherif Lamrani, ex-président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, estime que la nomination de Farid Bennis (par ailleurs Docteur en pharmacie de l’université de Montpelier), est une décision salutaire pour l’industrie pharmaceutique nationale. «Laprophan a besoin de Farid Bennis. Tous les séniors de l’industrie pharmaceutique sont prêts à collaborer avec lui pour hausser le niveau de l’industrie et de cette entreprise qui ne cesse de grandir», soutient Lamrani, en rappelant les multiples tentatives de cession de Laprophan à des opérateurs étrangers, qui ont fort heureusement échoué.

«Je suis revenu en toute humilité, j’ai un devoir vis-à-vis de cette entreprise. C’est un bien national que nous devons préserver. J’espère ne pas décevoir les gens et les attentes de notre pays», conclut Farid Bennis.

Par Wadie El Mouden et Khalil Essalak
Le 11/07/2020 à 15h05