Utilisation de la poudre de lait dans les produits laitiers: les précisions du ministère de l'Agriculture

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La poudre de lait ainsi que les préparations laitières sont utilisées dans la fabrication réglementée de divers produits (dérivés laitiers, chocolat, biscuits, confiserie, fromage fondu). Mais pas dans le lait, assure le département de tutelle.

Le 13/06/2018 à 14h04

Dans un communiqué, le ministère de l'Agriculture apporte son éclairage sur l’utilisation de la poudre de lait dans la préparation du lait frais au Maroc. Selon le ministère, la poudre de lait ainsi que les préparations laitières font l’objet d’importations régulières au Maroc par les opérateurs du secteur agro-alimentaire et sont utilisées dans la fabrication de divers produits (dérivés laitiers, chocolat, biscuits, confiserie, fromage fondu). Mais pas dans le lait.

A fin mai 2018, l’importation de la poudre de lait et des préparations laitières en poudre s’est située à 14.700 tonnes, indique le communiqué, ajoutant que seuls 28% des volumes importés ont été réalisés par les industriels laitiers (4.100 tonnes), soit 5 % de la production nationale de lait pendant cette période.

Le communiqué note que le Maroc a fait le choix d’interdire complètement l’utilisation de la poudre de lait et des préparations laitières en poudre dans le lait frais pasteurisé, relevant que pour le lait UHT, elle n’est possible qu’en cas de dérogation basée sur des besoins spécifiques. L’objectif d’un tel parti pris émane de la volonté du Maroc de protéger l’amont agricole et les intérêts des petits éleveurs et paysans à travers le maintien d’une activité de collecte de lait frais constante et régulière, ajoute la même source.

Dans plusieurs pays, la poudre de lait est même utilisée dans la fabrication du lait pasteurisé et UHT, ajoute la même source. Quant à la reconstitution du lait à partir des préparations laitières et du beurre, le ministère précise «qu'elle ne présente pas d’intérêt économique particulier», soulignant que «compte tenu du prix actuel de ces matières, le coût du lait reconstitué se situerait à 4 dirhams/litre», ce qui 15% plus cher que le prix moyen du lait payé aux producteurs par les industriels laitiers.

«Compte tenu de la situation particulière survenue dans le secteur laitier et afin de prévenir toute irrégularité ou non-respect des réglementations en vigueur, plusieurs actions ont été menées afin de protéger les intérêts des éleveurs et des consommateurs», poursuit le communiqué.

S’agissant des opérations de contrôle menées par l’ONSSA sur les produits laitiers, des bilans-matière de l’utilisation du lait frais et de la poudre de lait ou préparation laitière en poudre ont été effectués sur les 5 derniers mois sur la base des registres présentés par les industriels, fait savoir la même source.

«Ces bilans-matière font ressortir que les quantités de lait collectées auprès des éleveurs couvrent les besoins pour la préparation du lait pasteurisé et UHT», explique le communiqué, notant qu’«un reliquat de lait frais est même dégagé et est utilisé selon les industriels dans la fabrication des dérivés laitiers». Aussi, les bilans-matière ne peuvent démontrer une utilisation de la poudre dans la fabrication du lait pasteurisé et UHT, note le texte.

Le ministère précise, par ailleurs, que «dans le secteur laitier, la poudre de lait ou préparation laitière en poudre est commune et autorisée pour la préparation des dérivés laitiers, tels que les laits fermentés, yaourts, fromages et desserts lactés».

«Les opérations de veille et de contrôle se poursuivent de manière régulière et que tout écart ou infraction aux réglementations en vigueur sera sanctionné», assure le ministère. Un projet de décret est également en cours dans l’objectif de renforcer le contrôle et la traçabilité de l’utilisation du lait en poudre afin de protéger la filière de tout déséquilibre, conclut le communiqué.

Le 13/06/2018 à 14h04