Transport: Rabbah veut «privatiser» les centres d’immatriculation

Le360

N'ayant pu résoudre les problèmes qui nuisent à la qualité des services rendus dans les Centres d'immatriculation, le ministère de tutelle veut confier leur gestion au secteur privé.

Le 22/02/2016 à 15h00

C’est un projet qui devrait chambouler la relation entre les automobilistes et les services du ministère du Transport. Le département de Aziz Rabbah songe, en effet, à confier la gestion des Centres d’immatriculation au secteur privé.

L’idée émane des difficultés que rencontre le ministère dans la gestion de ces administrations. Avec un flux estimé à quelque trois millions d’usagers par an, les 68 Centres d’immatriculation relevant du ministère du Transport, de l’équipement et de la logistique souffrent de sérieuses problématiques qui nuisent à la qualité des services rendues.

Pourtant, la tutelle a entrepris ces dernières années une multitude d’initiatives pour tenter de les résoudre. Informatisation ; mise à niveau des locaux ; automatisation de certains process comme celui de l’examen du permis de conduire ; simplification des procédures administratives… Mais toutes ces actions se sont heurtées à des contraintes de taille liées, avant tout, à la gestion même des Centres.

Le ministère a en effet relevé des insuffisances dans ce domaine qui impactent directement la qualité des services. Il en est de même pour les ressources humaines qui, de l’avis même du ministère, ne répondent pas aux attentes, que ce soit en raison de leur nombre limité ou de leurs manque de qualifications.

Du moins, pas comme elles le devraient. Les locaux, bien que certains aient bénéficié de réaménagements, présentent toujours des défaillances liées à leur état de délabrement. Les archives ne sont pas non plus préservées dans des conditions idéales.

Du coup, le ministère pense à «se débarrasser» de ces Centres et de confier leur gestion au privé. Le département étudie actuellement plusieurs formes de partenariats avec le secteur privé pour améliorer la qualité des services. Il s’agit d’abord d’une collaboration dans le cadre d’un partenariat public privé tel que prévu dans la loi 86-12.

Ensuite, il y a les concessions. Et à ce titre, il faut rappeler qu’une première expérience est toujours en cours et semble apporter ses fruits. La société Assiaqa Card dispose, en effet, d’un contrat de concession avec le ministère du Transport, de l’équipement et de la logistique selon les termes duquel elle s’occupe du traitement des titres de conduites (Permis et cartes grises) sur support électronique. Ce contrat arrive, en principe, à échéance fin 2017.

Enfin, le ministère n’écarte pas la possibilité d’introduire la gestion déléguée au niveau de ces Centres. Rappelons que ce n’est pas le seul domaine où le ministère de Rabbah souhaite impliquer le privé. Le secteur aéroportuaire a en effet été le premier où le ministère a étudié la possibilité d’introduire des partenariats publics/privés.

Et, à en croire de récentes déclarations du Directeur général de l’Office national des aéroports (ONDA), Zouheir El Oufir, les premières expériences dans ce cadre devraient voir le jour très rapidement. L’aéroport de Tit Mellil pourrait même ouvrir le bal.

Par Younès Tantaoui
Le 22/02/2016 à 15h00