Sept mois de délai de paiement en moyenne en 2015

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Revue de presseKiosque360. Les retards sur les délais de paiement devraient s’exacerber cette année pour atteindre, en moyenne, 7 mois, contre 5 mois en 2013. BTP, industrie laitière, textile… Des secteurs à surveiller.

Le 16/01/2015 à 06h47

Il faudra attendre en moyenne sept mois pour se faire payer cette année. Les délais de paiement devraient s’allonger en 2015 selon l’hebdomadaire La Vie Eco, qui se base sur les analyses du cabinet Euler Hermès. Dans sa livraison du 16 janvier, le journal revient sur ce sujet qui représente un obstacle de taille majeure pour la PME marocaine. De 5 mois en 2013, ces délais pourraient bien atteindre 7 mois en moyenne en 2015, tous secteurs confondus. Selon Hicham Alaoui Bensaid, directeur des engagements chez Euler Hermès, malgré les 4,5% de croissance estimés pour cette année par les institutions dont le FMI, il n’en demeure pas moins qu’un allongement des délais de paiement est malheureusement à anticiper. La propension des opérateurs à retarder les paiements est également anticipée par les spécialistes du recouvrement et du factoring, dont l’activité est un réel baromètre des pratiques de paiement inter-entreprises, poursuit La Vie Eco, ajoutant que ce secteur détient aujourd’hui un portefeuille de créances de plus de 35 milliards de DH. BTP, industrie laitière et exportateurs d’agrumes ou encore le textile sont autant de secteurs à surveiller en 2015.

La loi sur les délais de paiement peu efficiente

Le BTP occupe la première place sur la liste des « mauvais élèves » en raison, entre autres, de la contraction de la demande privée, qui induit des avances de moins en moins importantes de la part des clients et une certaine frilosité de la part des bailleurs de fonds (les banques) et aussi des retards de paiement de certains donneurs d’ordre publics. Le secteur du textile également est à observer, eu égard aux difficultés structurelles de différentes entreprises qui y opèrent. Le journal revient également sur la loi sur les délais de paiement qu’il juge, d’ailleurs, «peu efficiente». Elle est peu appliquée et difficilement transposable à la logique qui régit les transactions commerciales dans le Royaume. Il faut savoir que la grande majorité des entreprises ne réclame pas de pénalités de retard à leurs clients, mais privilégie plutôt la consolidation des relations commerciales, surtout avec les prestataires de marchés publics. La Vie Eco note que nombre d'entreprises ont comptabilisé les pénalités de retard en tant que produits au titre de l’année 2014 et vont payer dessus l’impôt, sans toutefois forcément les réclamer à leurs clients. Soulignons que, selon Euler Hermès, plus de 8000 entreprises marocaines devraient faire faillite en 2015. Parmi les principales raisons des défaillances de ces PME, les retards de paiement occupent une bonne place.

Par Ismail Benbaba
Le 16/01/2015 à 06h47