Sécurité sociale: Ahmiddouch ouvre le feu sur la CDG

Said Ahmidouch, wali de la région Casablanca-Settat

Said Ahmidouch, wali de la région Casablanca-Settat . DR

Revue de presseKiosque360. Le patron de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) critique à nouveau le mode de gestion de la CDG des dépôts de son organisme. Et met en relief aussi les manquements des entreprises dans la déclaration de leurs salariés.

Le 05/12/2014 à 07h26

Dans son édition de ce vendredi 5 décembre, le quotidien arabophone Assabah écrit que Le directeur général de la CNSS, Said Ahmidouch a plaidé pour la réforme des régimes de retraite, objet de débat houleux entre gouvernement et centrales syndicales, englobant la question des épargnes des salariés destinées à l’investissement. Il a déploré le manque de bonne gouvernance consécutif à la méthode suivie par la CDG pour la gestion de l’épargne. «Les excédents doivent être mobilisés au service des salariés et des affiliés et ce, dans le respect du principe de bonne gouvernance pour que ces épargnes puissent jouer un rôle efficace dans la promotion des investissements productifs», a-t-il dit mercredi à Casablanca, lors d’une conférence de presse tenue peu avant le 3ème Forum africain de la sécurité sociale.

Salarié non déclaré, sanctions limitéesAhmiddouch, poursuit le journal, a, en outre, attiré l’attention sur la conception trop étriquée prônée par les employeurs concernant l’importance des caisses de sécurité sociale, soulignant que ces derniers considèrent la déclaration des salariés comme étant une obligation imposée par l’Etat. Pour lui, les employeurs ne sont pas conscients que «la première victime de la non-déclaration à la CNSS reste le salarié», critiquant avec vigueur les sanctions limitées prévues par la loi à l’encontre des compagnies non-déclarantes. Au Maroc, le taux d’affiliation des salariés à la sécurité sociale, qui ne dépassait pas les 25% et celui de la couverture médicale les 15%, a pu, cours d’une décennie, porter ces taux respectivement à 35 et à 59%, a-t-il relevé. Cette performance, a-t-il fait remarquer, résulte de l’intérêt accordé par l’Etat à la promotion de la sécurité sociale en vue de permettre aux citoyens de disposer de ce service et de garantir un minimum de ressources pour faire face aux répercussions négatives des changements structurants, notamment après l’adoption de l’assurance maladie obligatoire et la mise en œuvre du régime d’assistance médicale. Par ailleurs, Ahmidouch a affirmé que le Maroc est engagé dans plusieurs chantiers portant sur la réforme des régimes de retraite et l’élargissement de la sécurité sociale et médicale, le but étant d’englober les non salariés et les étudiants qui représentent 57% de la population active.

Des problèmes partout en AfriqueAhmidouch a relevé que les régimes de sécurité sociale dans les pays africains, y compris le Maroc, sont confrontés au fait qu’une large frange de la population se trouve hors de la sphère de la couverture sociale et médicale, ajoutant que le régime de sécurité sociale en vigueur dans la plupart des pays africains se limite à la seule catégorie des agents et des salariés, et partant, ne garantit pas une véritable couverture contre les risques sociaux auxquels fait face le citoyen, Pour pallier cette situation, Ahmidouch a souligné l’impératif pour les artisans des politiques publiques et les responsables des régimes de sécurité sociale de maintenir l’équilibre nécessaire entre le besoin de la société à un réseau de sécurité sociale de base et la capacité de financement du système économique pour garantir le pérennité financière des caisses. Il semble que la gestion par la CDG des fonds d’épargne et les dépôts réglementés de plusieurs organismes publics, déplaise à la CNSS qui souhaite de ses vœux une refonte du cadre juridique régissant cette compétence.

Par Hicham Alaoui
Le 05/12/2014 à 07h26