Prix des carburants: Mustapha Baitas défend la ligne et l'intransigeance du gouvernement

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Le 17/07/2022 à 19h07

VidéoHier samedi 16 juillet, à l’ouverture du congrès régional du Rassemblement national des indépendants (RNI) à Béni Mellal, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a défendu mordicus le refus de l’exécutif de subventionner les prix des carburants pour en atténuer la hausse. Voici ses arguments.

Malgré leur hausse, les prix des carburants ne seront pas subventionnés et la situation n’est pas près de changer. Il y va de la capacité du gouvernement à maintenir la cadence des chantiers de développement en cours ou prévus. C’est en substance l’un des principaux messages que Mustapha Baitas, dirigeant RNIste (Rassemblement national des indépendants) et porte-parole du gouvernement, a transmis hier samedi 16 juillet, à l’ouverture du congrès régional du parti à Beni Mellal.

Pour Baitas, «il est aisé de recourir à une solution de subvention, mais nous ne l'avons pas fait, comme cela s'est produit en 2014, quand 15 milliards de dirhams ont été retirés du budget d'investissement, ce qui a fait stopper un certain nombre de projets structurants». Les prix actuels ont une origine bien simple, explique-t-il: «La méthode de calcul du prix du carburant sur le marché international est claire, et puisque le Maroc l'importe, il y a des dépenses supplémentaires liées au transport et à la taxe sur la valeur ajoutée».

Toute subvention aura un coût. A elles seules, les mesures d’accompagnement des professionnels du transport nécessitent une enveloppe d'environ 2,2 milliards de dirhams, a souligné le ministre. La remise sur pied de la société de raffinage Samir n’y changera rien. «La Samir n'est qu'une partie de la solution et non toute la solution, car elle stocke environ 800 millions de litres. Sa situation est, en plus, compliquée, car elle fait l'objet d'un litige judiciaire et fait l'objet d'un arbitrage international. Sans compter ses dettes s’élevant à 45 milliards de dirhams», a expliqué Baitas.

Pour lui, le gouvernement est conscient de la situation de crise que vivent de nombreux Marocains et il agit en fonction de cela. «Ce qui est attendu en temps de crise, c'est la solidarité de tous, à tous les niveaux, y compris la nécessité pour les grandes entreprises, et de toutes tailles, de contribuer à l’effort national à travers les impôts», a-t-il relevé.

Concernant les volets sociaux et économiques, Mustapha Baitas a passé en revue les différentes mesures prises par le gouvernement, rappelant la hausse du budget de la santé, passé de 3 milliards à 23,5 milliards de dirhams, en plus de l’amélioration de la situation financière des cadres de santé, en accélérant le rythme de promotion et en portant la valeur de l'indemnisation des risques au profit des cadres administratifs et techniques à 1.400 dirhams, ce qui coûte annuellement à l'Etat 2,2 milliards de dirhams.

S'agissant de l’enseignement, Baitas a indiqué que l'objectif est d’unifier le système et de réduire les grèves et les abandons scolaires, en particulier dans le monde rural, afin d’assurer à toutes et à tous une école publique de qualité, dans le respect du principe de l'égalité des chances. Et de rappeler l'accord signé au cours de l’actuel mandat d'Aziz Akhannouch, et portant sur la formation de 50.000 professeurs sur une durée de cinq ans. Le porte-parole du gouvernement a également indiqué que l’exécutif a relevé le budget alloué au secteur de l'éducation nationale à 62,5 milliards de dirhams, soit une augmentation de 6,1%, tout en augmentant de 40% le budget d'investissement dans le secteur.

Dans le secteur social toujours, Baitas a rappelé l'affectation de 10 milliards de dirhams au Fonds d’aide à la protection sociale et à la cohésion sociale, dont 4,2 milliards de dirhams sont affectés à l'assurance maladie obligatoire dans le cadre des chantiers royaux pour la généralisation de la protection sociale et 3,5 milliards de dirhams sont destinés à soutenir la scolarisation des enfants, ainsi que 1,7 milliard de dirhams à l'achat de médicaments à destination des populations vivant en situation de précarité. Autant dire qu'entre la mise en place de subventions aux retombées incertaines et le maintien du cap, le choix est, somme toute, évident.

Par Tarik Qattab
Le 17/07/2022 à 19h07