Prévisions statistiques: le Maroc peut mieux faire, selon Abdellatif Jouahri

Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib. 

Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib.  . DR

Le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, appelle à une révision du cadre légal du système statistique national. Il y va, dit-il, de la fiabilité de la statistique publique. Les détails.

Le 21/01/2020 à 13h31

Le wali de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri, a pris part ce mardi 21 janvier à un séminaire international organisé à Rabat, consacré aux systèmes nationaux d’information et de modélisation.

Dans son intervention, il n’a pas hésité à remettre en cause les prévisions établies par bon nombre d’institutions nationales.

«Dans notre pays par exemple, pourrait-on prétendre en septembre produire avec un niveau de précision raisonnable une prévision de la croissance agricole? Est-il possible de prévoir, même sur un horizon de quelques semaines, l’évolution des prix de produits alimentaires comme les légumes frais? A un niveau plus global, quel crédit accorder aux prévisions des cours du pétrole publiés par les institutions internationales?», s'est interrogé Abdellatif Jouahri.

«Les révisions fréquentes, et parfois de grande ampleur, rappellent la nécessité de la prudence dans leur utilisation», a, en outre, souligné le wali de Bank Al-Maghrib. 

Cela dit, a-t-il renchéri, contrairement à ce que laisseraient croire les polémiques récurrentes sur les chiffres, le Maroc jouit, en comparaison avec ses pairs, d’une bonne position en matière de développement de son système statistique.

«Nous sommes parmi les premiers pays des régions Afrique et MENA à adhérer à la Norme spéciale de diffusion des données du FMI. Certes, il y a toujours des marges pour faire mieux», a-t-il affirmé, tempérant ses propos premiers.

Parmi les axes de réforme évoqués par Abdellatif Jouahri, la production des données économiques quantitatives infra-annuelles. Par contre, dans une perspective plus large, a-t-il poursuivi, il est urgent de revoir le cadre légal du système statistique national qui reste régi par des textes qui remontent à 1968, soit à plus d’un demi-siècle.

Pour un système aussi décentralisé que celui du Maroc, le wali de BAM estime qu’il est nécessaire de mettre en place un cadre et des instances à même d’assurer une plus forte coordination de ses différentes composantes, d’établir les priorités en matière d’opérations à réaliser et d’instaurer des règles et des politiques claires e termes de production, de diffusion et d’accessibilité. 

«Il s’agit d’assurer, pour les utilisateurs, le service le plus fiable en matière de statistique publique», a conclu Abdellatif Jouahri.

Par Wadie El Mouden
Le 21/01/2020 à 13h31