PIB: à chacun son taux de croissance pour 2016!

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Gouvernement, HCP, CMC, Bank AL-Maghrib et Banque Mondiale divergent sur le taux de croissance du PIB attendu pour 2016. Leurs projections sont comprises entre 1,2% et 3%. Ils s’accordent tout de même sur deux choses : la croissance sera faible, très bas même pour certains, et la faute à la pluie.

Le 09/01/2016 à 10h53

C’est presque admis pour tous, gouvernement, Haut commissariat du plan (HCP), Banque mondiale, Fonds monétaire international (FMI), Banque mondiale et Centre marocain de conjoncture, la croissance du PIB marocain au titre de l’année 2016 sera faible, trop faible même pour certaines institutions.

Toutefois, les projections quant au niveau du taux de croissance divergent, parfois très fortement illustrant le peu d’optimisme des uns et le pessimisme des autres. En gros, la croissance sera, dans le meilleur des cas de l’ordre de 3% et dans le pire de 1,2%.

On devine bien que le plus optimiste demeure le gouvernement qui, s’il projetait une hausse de 7% pour sa dernière année de mandat législatif (2016), table aujourd’hui sur une croissance comprise dans une fourchette allant de 2,6% à 3%, selon les prévisions distillées par le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Boussaïd. La Banque mondiale est aussi un peu optimiste. L’institution financière internationale table sur une croissance de l’ordre de 2,7%.

Idem pour le HCP, la référence institutionnelle en la matière et qui pense que la croissance serait de l’ordre de 2,6%. En tout cas, aujourd’hui, un taux de 2,6% serait une bonne chose pour nombre d’observateurs. Et pour cause, Bank Al-Maghrib et le CMC sont plutôt pessimistes.

La gardienne de la politique monétaire tablerait sur une croissance de l’ordre de 2,1% alors que le CMC lui voit, dans le meilleur des cas, une évolution de seulement 1,2%, soit le plus faible taux de croissance depuis le début de ce siècle.

Conjoncture internationale moins défavorable

Pourtant, à la fin du troisième trimestre 2015, il y a juste 3 mois, tout le monde était optimiste et tablait sur une croissance du PIB en 2016 supérieure à 4,5%. Que s’est-il alors passé entre temps pour que tout le monde devienne aussi pessimiste ? Surtout que l’environnement international n’est pas des plus défavorables aujourd’hui avec un baril de pétrole à son plus bas niveau à 33,77 dollars pour un pays importateur de pétrole, des économies européennes qui renouent légèrement avec la croissance, un secteur exportateur dynamisé par les phosphates et dérivées et certains nouveaux métiers du Maroc (automobile, aéronautique, etc.).

La faute au ciel!

La réponse est claire et unanime pour tous. L’absence de la pluie est derrière ces warnings sur la croissance de l’économie marocaine. Aujourd’hui, il est admis par tous que la campagne agricole 2016 sera très moyenne après une excellente année agricole 2015. Certains avancent que dans le meilleur des cas, la production céréalière s’établirait autour de la moitié de celle de 2015 dont la récolte avait atteint 115 millions de quintaux.

Où sont alors passés les nouveaux moteurs de croissance ? Les nouveaux métiers mondiaux du Maroc n’arrivent pas encore à tracter l’économie marocaine. Si l’automobile et, dans une moindre mesure l’aéronautique, continuent à tirer la croissance des exportations et atténuer le niveau du déficit commercial, il n’en demeure pas moins que l’impact de ces secteurs sur la croissance du PIB demeure encore faible, trop faible même de l’avis de certains observateurs.

Par Moussa Diop
Le 09/01/2016 à 10h53