Pétrole: et si les cours continuent à grimper…

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Au moins on aura été prévenu! Les cours du pétrole, dans leur lente ascension, risquent de court-circuiter toutes les prévisions de croissance. Chez nous, un prix au-dessus du seuil de 60 dollars le baril va, à coup sûr, contrarier la reprise attendue en 2017 et amener de l’inflation.

Le 10/05/2016 à 19h45

Selon les analystes, la tendance haussière est là pour durer et n’écartent pas un prix au-dessus des 60 dollars le baril, d’ici la fin de l’année. Un pallier fixé dans la loi des finances pour 2016.

Certes, l’incendie au Canada explique en partie cet accès de fièvre du marché pétrolier. Mais, les observateurs restent confus. Les cours du pétrole ne cessent de grimper, depuis l’échec du sommet de l’OPEP à Doha, il y a moins de trois semaines. Pourtant, l’offre reste excédentaire.

Pour nombre d’analystes, les marchés jouent la hausse, anticipant une baisse de l’offre au second semestre, en raison particulièrement du fléchissement de la production américaine de pétrole de schistes.

L’autre élément qui explique cette reprise des cours, c’est l’affaiblissement de 5,5% du dollar face à l’euro depuis fin février. C’est connu, une faiblesse du dollar entraine toujours une hausse du pétrole.

La baisse des cours en 2015 a eu l’effet de booster la croissance, dans le sillage de la décompensation du carburant à la pompe.

La forte chute de 110 dollars à 50 dollar le baril en 2014 a indubitablement soutenu les économies dans les pays non producteurs comme le Maroc. Cette année, les cours ont même touché un plancher, se situant dans une fourchette de 35 à 40 dollars le baril.

Pour rappel, les prix du pétrole ont connu une certaine effervescence dès lundi 9 mai, dans les contrats à termes. Le Brent de la mer du Nord traite aux alentours de 47 dollars à Londres, enregistrant sa troisième hausse successive. De même, sur le marché de New York (Nymex), le light sweet crude gagnait plus d’un dollar à près de 46 dollars le baril pour livraison en juin.

Les prix ont plongé depuis juin 2014, quand le baril se négociait à 100 dollars, en raison d’une offre excédentaire difficile à absorber par les puissances industrielles (Chine et Europe) en plein ralentissement.

Ce mardi 10 mai, le président de l’OPEP, le Qatari Mohamed Al Sada, cité dans un communiqué, a estimé que la reprise actuelle des cours sur les marchés pétroliers devrait se confirmer au cours du second semestre 2016.

«Le marché pétrolier est sur la bonne voie et doit revenir à l’équilibre au second trimestre de cette année», a-t-il déclaré. Et d’ajouter que «la production mondiale de brut est en baisse continue», après «la fermeture de sites de production à coût élevé et une réduction du nombre de forages dans le monde».

Sur les principales bourses mondiales, les cours sont restés coincés, ce mardi, sous la pression d’une offre abondante.

Par Abdelouahed Kidiss
Le 10/05/2016 à 19h45