Partenariat public-privé: des réussites et des défaillances

DR

Revue de presseKiosque360. Pour l'instant, en ce qui concerne les partenariats public-privé pour les terres de l'Etat, l'investissement prévu a été réalisé à plus de 90%. Cependant, 81 projets ont pris du retard et 5 risquent la résiliation. Les détails.

Le 14/06/2016 à 21h17

Bilan globalement positif du partenariat public-privé autour des terres de l'Etat! Les objectifs stratégiques ont été réalisés pour la majorité des projets. C'est le cas pour ce qui est des plantations arboricoles, de l'élevage, de l'économie d'eau, de la valorisation et de l'investissement. Les capitaux injectés dans les projets, validés par la Commission en charge des attributions, ont atteint 14 milliards de dirhams sur 15,2 milliards initialement. Sauf que sur les 110.000 hectares cédés en location longue durée, 11.000, frappés de mise en demeure lors de la première évaluation, sont en cours de redressement. Et cinq contrats risquent d'être résiliés s'il n'y a pas conformité avec le cahier de charges.

Les chiffres publiés par le ministère de l'Agriculture indiquent que la totalité de l'opération PPP a porté sur 835 projets. Les investissements concernent, en particulier, la production végétale (2 milliards de DH), l'élevage (un milliard), et les unités de valorisation (1,3 milliard). S'ajoute à cela, le cours des actions transverses liées à la mise à niveau des exploitations concernées pour un montant de 4,7 milliards de dirhams. Un montant supporté par l'Etat puisqu'il a notamment couvert les frais d'aménagements hydro-agricoles. Il n'empêche que ces actions ont permis la création de 42.000 emplois qualifiés: 687 ingénieurs et 1563 cadres de maîtrise. L'économie et la sauvegarde de l'environnement constituent également les principaux piliers de l'opération. Elle ont ainsi contribué à l'expansion du système d'irrigation et d'économie d'eau.

A la clé: l'équipement de 37.000 hectares, un goutte-à-goutte et la mise en place de l'infrastructure hydro-agricole, notamment par les bassins de stockage d'eau dont la capacité totale est de 9,5 millions de m3. La modernisation des exploitations n'est pas en reste. Pas moins de 1.600 unités on été acquises, dont un millier de tracteurs, 126 semoirs et 397 pulvérisateurs. En ce qui concerne la production végétale, l'opération PPP a permis la plantation de 2.600 ha d'agrumes et de 13.000 ha d'oliviers. Ce qui dégage une production additionnelle de 260.000 tonnes de petits fruits et d'oranges. La production d'olives se situe, quant à elle, à 57.000 tonnes. Mais l'ensemble de ces plantations n'a pas encore atteint la pleine production. A terme, la production agricole issue des terres couvertes par le PPP devrait atteindre 650.000 tonnes, et celle des olives 211.000 tonnes. Pour le moment, l'impact de ces deux produits phares pour l'export n'est pas encore visible.

Il en est de même du contrat-programme signé avec l'interprofession agricole qui a atteint ses objectifs avant terme, sans pour autant produire les effets escomptés au niveau des exportations. Celles-ci représentent aujourd'hui moins du quart de la production, contre 50 à 60% avant le lancement de la stratégie agricole. Plus grave, la filière connaît un déséquilibre alarmant. Les oranges affichent un recul gravissime à l'export, alors que l'importation sous forme de jus explose. Pour ce qui est des olives de table, la situation n'est pas reluisante non plus. Avec 1,4 million de tonnes de production, l'export peine à dépasser le niveau atteint il y a deux décennies, soit 60.000 tonnes.

Par Fayçal Ismaili
Le 14/06/2016 à 21h17