Paiement mobile: à peine 360.000 wallets, un an après le démarrage (Document)

AFP

L’interopérabilité ne fonctionnant pas encore à plein régime, faute de son homologation en switch, le paiement mobile tarde à décoller au Maroc. Le bilan dressé à ce sujet par Abdellatif Jouahri, et la nouvelle étude de Mazars, montrent que le marché marocain dispose encore d'un potentiel énorme.

Le 26/09/2019 à 13h30

Avec seulement 360.000 wallets, quasiment un an après son lancement, l’activité «Mobile money» accuse du retard. Lors de son point de presse, mardi dernier, le 24 septembre 2019, à l’issue de la dernière réunion du Conseil de Bank Al-Maghrib, le wali Abdellatif Jouahri a attribué cette situation au retard pris dans le déploiement du switch, ainsi que des actions de sensibilisation et d’éducation auprès du grand public, en particulier les commerçants. Le cadre fiscal, qu'il a jugé inadapté, est également responsable de ce retard pris par le Maroc.

Le paiement mobile constitue pourtant l’un des principaux leviers de la future stratégie nationale d’inclusion financière. Une étude publiée ce jeudi 26 septembre par le cabinet Mazars, consacrée aux services financiers mobiles, place le Maroc dans la catégorie des «marchés en forte croissance». Cette étude incite les opérateurs de télécoms à proposer tout un ensemble de services quotidiens, y compris financiers, en concluant notamment des partenariats avec les pouvoirs publics et l’agence de régulation, l’ANRT.

"Au Maroc, par exemple, la Banque centrale et l’Agence nationale de réglementation des télécommunications ont lancé le m-wallet en novembre 2018. Cette co-entreprise est un partenariat entre des banques, d’autres institutions financières et des opérateurs de télécommunications", indique l'étude du cabinet Mazars.

"En plus d’offrir des services de base, tels que le retrait et le dépôt d’argent, [cette activité] permet aussi à ses clients d’effectuer des paiements et des virements bancaires. Cette initiative a pour but de stimuler l’inclusion financière, qui reste inférieure à celle d’autres économies comparables", lit-on en outre dans l’étude de Mazars, qui cite à cet égard le dirigeant de sa filiale au Maroc, Abdou Diop.

Sur une sélection de 17 marchés mondiaux, dont des pays d'Afrique, le cabinet d'études a évalué les opportunités de croissance des services financiers mobiles. Les pays analysés sont classés en prenant en compte dix variables, liées au comportement des consommateurs, au taux de pénétration des paiements mobiles, à la réglementation et aux infrastructures.

Le marché du paiement mobile prend à l’échelle mondiale des orientations diverses et se fait à des rythmes différents. C’est ce que montre clairement l’indice des paiements mobiles, établi par Mazars. Cet indice analyse et compare les opportunités relatives à la banque mobile dans 17 pays.

Première de ce classement, la Chine a pris une bonne longueur d’avance, et est déjà en passe de devenir une société où l’argent liquide a disparu. Si les pays d’Afrique de l’Ouest sont souvent cités comme l'un des hauts lieux de l'innovation en matière de services financiers mobiles, le nord et le sud de l’Afrique, le Brésil et l’Asie du Sud-Est, ont, eux aussi, très vite adopté les solutions mobiles, souligne cette étude de Mazars.

  • perspectives_devolution_des_operateurs_telecoms.pdf
Par Ayoub Khattabi
Le 26/09/2019 à 13h30