Mourabaha Auto: pourquoi les cartes grises définitives tardent à sortir

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Plus de deux mois après la sortie des premières offres de financement Mourabaha Auto, les clients n’ont toujours pas reçu leur carte grise définitive. La responsabilité du département du Transport est pointée du doigt.

Le 30/06/2018 à 17h15

Mis en vente au Maroc depuis avril dernier en marge du Salon de l’automobile, le nouveau produit de financement islamique, Mourabaha auto, suscite un fort engouement. Bank Assafa, Bank Al Yousr, Umnia Bank et BTI Bank étaient les premiers à se positionner sur ce marché promis à un bel avenir.

Le principe de la Mourabaha auto est le suivant: le client choisit une voiture neuve (marque, option, couleur, etc). Une fois le prix négocié avec le concessionnaire, il soumet une facture pro format à la banque. Cette dernière achète le véhicule au comptant pour ensuite le revendre au client moyennant une marge définie à l’avance. Le client s’engage de son côté à régler le montant en question en différé à travers des échéances sur lesquelles les deux parties se mettent d’accord sur une maturité donnée.

Plus de deux mois après son lancement, les premiers clients de la Mourabaha Auto n’ont toujours pas décroché le sésame: les cartes grises définitives. A l’origine de ce blocage, un décret publié mi-avril autorisant les banques participatives à vendre des voitures neuves (W) non immatriculées. Le problème est intervenu auprès des services des mines relevant du ministère du Transport qui, à un moment donné, refusaient de recevoir les dossiers Mourabaha auto, prétextant que le véhicule ne peut être considéré comme neuf une fois revendu par la banque au client. Ledit décret étant nouveau, son application ne s’est pas faite de manière systématique au niveau des centres d’immatriculation.

Les banques reprochaient directement au département de Najib Boulif un certain laxisme dans l’accompagnement et l’implémentation du nouveau texte. La situation a pu être débloquée, entre-temps, sans que le problème soit totalement résolu. Même si les centres d’immatriculation étaient autorisés à réceptionner les demandes au titre de Mourabaha, les cartes grises définitives, elles, se font toujours attendre. Les premiers clients de Mourabaha auto circulent à ce jour munis d'un «carton» provisoire, renouvelé une fois tous les mois, en attendant de décrocher le sésame. Le document à leur disposition ne leur permet d’ailleurs pas de se déplacer avec le véhicule hors des frontières.

«Les banques participatives et le département du Transport travaillent actuellement sur des modèles de contrats qui vont permettre de traiter les dossiers d’immatriculation des voitures neuves financées via Mourabaha de manière fluide, à l’image de celles financées dans le circuit conventionnel», nous confie un dirigeant d’une banque de la place. Les premières cartes grises seront prêtes dans les jours qui viennent, tient-on à rassurer du côté du département du Transport.

Par Wadie El Mouden
Le 30/06/2018 à 17h15