Monsanto: une condamnation historique et des répercussions mondiales

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Revue de presseKiosque360. Aux Etats-Unis, la société Monsanto a été condamnée à verser 289 millions de dollars à un jardinier malade d'un cancer lié à l’utilisation du glyphosate. Et Monsanto n’est pas au bout de ses surprises: 4.000 affaires semblables l'attendent devant d’autres juridictions américaines.

Le 13/08/2018 à 20h05

C’est une décision de justice qui restera dans les annales. En effet, la récente condamnation de la multinationale Monsanto par un tribunal californien à verser 289 millions de dollars à un jardinier atteint d'un cancer causé par l’utilisation de l’un de ses produits, fait réagir partout dans le monde.

Pour le quotidien français Le Monde, qui s’est intéressé au sujet dans sa publication du 11 août, il s’agit d’un jugement historique, et surtout, susceptible de peser sur l’avenir de l’agriculture mondiale. Et même si Monsanto, qui appartient désormais au groupe européen Bayer, entend faire appel de cette décision, il n’en demeure pas moins que c’est un jugement accablant. D’autant que 4.000 procédures semblables sont actuellement devant des juridictions d’Etat ou des cours fédérales américaines, et que le jugement des jurés californiens, le premier du genre, ouvre une boîte de Pandore, estime le journal.

En cause, le glyphosate. Puisque le produit phare de la société mise en cause dans cette affaire, le Roundup Pro (l’herbicide le plus vendu au monde), est conçu à partir du glyphosate. Soulignons que le groupe Bayer subit d’ores et déjà les impacts de cette condamnation. L’action du groupe européen a en effet perdu plus de 10% ce lundi à la Bourse de Francfort.

Toutefois, Monsanto maintient sa ligne de défense. «Nous continuerons à défendre vigoureusement ce produit qui bénéficie de quarante ans d’utilisation sans danger et qui continue à être un outil essentiel, efficace et sans danger pour les agriculteurs et autres usagers», assure l’entreprise.

Le Monde explique que le glyphosate, tombé dans le domaine public au début des années 2000 et commercialisé par de nombreuses sociétés agrochimiques, est le pesticide le plus utilisé dans le monde, avec plus de 800.000 tonnes épandues chaque année. «Ce produit est d’une importance cardinale pour Monsanto, qui l’a placé au cœur de son modèle économique: l’entreprise est en effet spécialisée dans la vente couplée de l’herbicide et de cultures OGM (soja, maïs…) capables de le tolérer», poursuit le quotidien.

En Europe, les réactions affluent. Pour certains, cette condamnation américaine met en lumière les carences de l’Union européenne dans l’application du principe de précaution, dans la mesure où l’UE a autorisé l’utilisation du glyphosate pour les cinq prochaines années.

Par Ismail Benbaba
Le 13/08/2018 à 20h05