Médicaments: hausse du chiffre d’affaires et ralentissement des volumes

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Revue de presseKiosque360. Depuis la refonte du régime de fixation des prix, le marché évolue peu. La réforme a entraîné un effet d’éviction au profit des produits les plus chers, ce qui accentue les disparités en matière d’accès aux soins.

Le 01/02/2019 à 11h27

Le lancement d’une étude sur les impacts du décret relatif à la fixation des prix des médicaments devrait permettre de «déterminer les implications pour tous les intervenants, y compris les industriels, les pharmaciens, les grossistes, les patients…», rapporte L’Economiste dans son édition du 1er février. Le journal affirme qu’il est déjà possible de brosser un premier tableau sur la base des chiffres du marché privé du médicament.

Sur les 4 dernières années, le chiffre d’affaires est passé à 10,1 milliards de dirhams, en hausse de 14,6%, en dépit de la baisse des prix de plus de 2.500 références pharmaceutiques. Cela donne en volume quelque 337,7 millions d’unités, en progression «d’à peine 6,4% contre 10% prévus». Raison pour laquelle «les industriels ont réajusté leur portefeuille-produits sur les médicaments chers», ce qui conduit à la disparition de certaines références moins rémunératrices. La baisse des prix ne remplit donc pas son objectif d’améliorer l’accès aux soins au profit d’un plus grand nombre de patients». C’est plutôt le contraire qui se produit, relève le quotidien qui estime que, même en généralisant la couverture médicale à toute la population, «cela restera toujours insuffisant». En effet, les dépenses en soins n’atteignent même pas les 400 dirhams par an et par habitant, en bonne partie en raison de la non-généralisation du tiers-payant.

De plus, la baisse des prix a déçu les pharmaciens d’officines puisqu’elle devait s’accompagner d’une détaxation du prix des médicaments à partir de 588 dirhams (prix sortie usine) et d’une défiscalisation de la marge sur ces médicaments. Chose qui n’a toujours pas été mise en œuvre, écrit L’Economiste. Sans parler des mesures compensatoires promises et toujours pas réalisées. La seule mesure obtenue est la suppression de la TVA sur les médicaments à partir de 588 dirhams (prix fabricant).

L’augmentation des ventes de médicaments en valeur a également déconcerté les pharmaciens qui ont été piégés par la grille des marges bénéficiaires prévue par le décret. En effet, l’essentiel du chiffre d’affaires se concentre sur les produits dont la marge est plafonnée à 300 dirhams (les médicaments entre 588 dirhams et 1.766 dirhams) et 400 dirhams au-delà, au lieu de 57% sur les autres références». Même constat chez les grossistes dont la marge sur les médicaments s’est amoindrie de 11,11% à 2%.

Par Rachid Al Arbi
Le 01/02/2019 à 11h27