Maroc-Algérie: comment le port de Marseille profite du désaccord entre les deux pays

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En raison de la crise diplomatique entre le Maroc et l'Algérie, les importateurs et exportateurs des deux pays ne peuvent échanger leurs produits dans des conditions "normales". Ils recourent alors à des astuces pour contourner le problème, ce qui ne manque pas de profiter à des tiers.

Le 22/08/2017 à 17h31

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Alors que l’Algérie et le Maroc perdent d’importants points de croissances en raison de leurs problèmes diplomatiques, le port de Marseille en profite.

Dans une analyse sur les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Algérie, France info nous explique comment le port de Marseille booste son trafic grâce à la fermeture des frontières entre les deux pays.

Jusque-là, malgré la fermeture des frontières, les échanges commerciaux entre les deux pays se sont poursuivis à un certain rythme. Selon les données officielles, le Maroc était, en 2013, le 11e client de l’Algérie et exportait jusqu’à 250 millions de dollars de marchandises vers son voisin. Bien entendu, ceci sans tenir compte des échanges informels via la contrebande, difficilement quantifiables.

Mais depuis l’année dernière, il était devenu plus difficile d’échanger, soit légalement soit illégalement. Les importateurs et exportateurs ont dû chercher un autre moyen. Selon France Info, un port de transit en Méditerranée permet de contourner l’origine des produits échangés, et c’est à ce niveau que profite le port de Marseille. Le média explique que si 60 kilomètres à peine séparent la ville marocaine d’Oujda à la ville algérienne de Tlemçen, les produits échangés entre les deux villes doivent, eux, faire plus de 2.000 km pour atteindre leur destination. Bien entendu, ceci n’est pas sans impacter les consommateurs puisqu’un transit par le port de Marseille se traduit par un renchérissement du coût que les citoyens doivent supporter.

Cette situation pousse les économistes, marocains et algériens, à appeler les deux pays à renforcer leur coopération économique, au lieu de se concurrencer et d’importer leurs produits à partir de l’Europe. Il suffit à ce titre de rappeler ce rapport de la Banque mondiale qui avait révélé que l'intégration économique du Maghreb aurait pu améliorer le PIB par habitant de 34% en Algérie, 27% au Maroc et 24% en Tunisie entre 2005 et 2015.

Par Khalil Ibrahimi
Le 22/08/2017 à 17h31