L’ONEE et l’ANP freinent-ils la croissance?

Le port de pêche, ici au début des travaux.

Le port de pêche, ici au début des travaux. . DR

Entre 2012 et 2014, la valeur ajoutée des entreprises publiques a chuté de 16,2%, au moment où le Maroc a connu pourtant une période de croissance de son PIB. C’est en tout cas ce qui ressort du rapport du ministère des Finances accompagnant la loi de finances 2015.

Le 05/12/2014 à 09h30

Qu’est-ce qui arrive au secteur public? Quand le PIB du Maroc s’inscrit en hausse d’au moins 2,5%, celui des établissements et entreprises publics (EEP) est en baisse constante depuis deux ans. C’est du moins ce qui ressort du rapport sur les EEP qui accompagne le projet de loi de finances. Entre 2012 et 2014, la valeur ajoutée des EEP est passée de 79,5 MMDH à un prévisionnel de 66,7 MMDH. Pourtant, ce recul ne s’explique pas par un changement du périmètre. Sur cette période, il n’y a eu aucune privatisation, la réduction de la participation de l’Etat dans la BCP n’influençant pas la consolidation.

Quels sont donc les établissements ou entreprises qui freinent tant la croissance du PIB ? En 2014, en tout cas, le ministère des Finances pointe du doigt deux d’entre elles, à savoir l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE) et l’Agence nationale des ports (ANP). La valeur ajoutée globale des EEP devrait en effet reculer de 8% en 2014 par rapport à 2013, en passant de 72 à 66,7 MMDH. Dans le sillage de leur valeur ajoutée, les bénéfices des EEP affichant un résultat positif devraient probablement reculer, en passant de 19,9 milliards à 15,8 milliards de dirhams. Une baisse que ne compense pas l’atténuation des pertes qui, elles, n’ont diminué que de 1,1 milliard de dirhams, en passant de 6,4 à 5,3 milliards de dirhams. 

Pourtant paradoxalement, le chiffre d’affaires des EEP pourrait atteindre 196 milliards de dirhams en 2014, marquant ainsi une croissance de 3% par rapport à 2013. Néanmoins, il faut mettre à la décharge de ces établissements, le fait que leurs investissements sont de véritables leviers de croissance. Car l’absence d’infrastructures peut coûter plusieurs points de croissance au PIB. Heureusement pour l’ONEE et l’ANP que l’économie ne se limite pas à un simple jeu arithmétique.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 05/12/2014 à 09h30