Location de voitures: le coronavirus porte le coup fatal

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Revue de presseKiosque360. Plus de 60% des agences de location de voitures vont déposer leur bilan et presque 90% sont en cessation de paiement. De même, plus de 6.000 dossiers sont devant les tribunaux pour la récupération des voitures par les sociétés de financement.

Le 19/08/2020 à 18h34

Après le coup de frein brutal engendré par l’arrêt des activités durant le confinement, les loueurs de voitures peinent à se relever de cette traversée du désert, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 20 août. Chez les agences de location de voitures, le gouffre financier est profond et des dizaines de milliers d’emplois sont sur la sellette.

Si l'on revient un peu en arrière, les prémices de cette impasse ont commencé à se faire sentir dès le 1er mois de l’année 2020 avec la propagation de la pandémie Covid-19 en Chine. L’effet domino s’est vite confirmé au Maroc à travers la baisse des réservations sur les locations de voitures et l’annulation de la seule ligne aérienne directe Casablanca-Pékin. Après l’arrêt de ce circuit aérien, 16 groupes de touristes chinois ont annulé leurs réservations. Criblées de dettes et paralysées par les charges, les agences de location de voitures vivent une situation intenable. Certaines ont choisi de baisser le rideau, tandis que d’autres tentent de survivre.

Au total, le Maroc compte 10.500 agences de location de voitures qui emploient 30.000 personnes. Le parc automobile total dont disposent les loueurs atteint globalement 140.000 voitures. Contacté par le quotidien, Mohamed Alami, président de l’Association des loueurs d’automobiles sans chauffeur au Maroc (ALASCAM) explique que «plus de 60% des agences de location de voitures vont déposer leur bilan et presque 90% sont en cessation de paiement. C’est-à-dire qu’elles ont arrêté de payer leurs fournisseurs, les organismes de crédits et les banques. De même, plus de 6.000 dossiers sont devant les tribunaux et le processus de récupération des voitures par les sociétés de financement est en cours».

Durant la période de confinement, il n’y avait plus de rentrées d’argent alors que les dépenses étaient bien présentes, nous explique-t-il, ajoutant que certaines voitures étaient dans des parkings. Pour d’autres, il fallait régler des problèmes mécaniques afin de remettre ces véhicules en marche, parce qu’ils étaient à l’arrêt depuis longtemps et que tout cela coûte de l’argent. Globalement, 37% des voitures louées en période normale relèvent du tourisme interne. En termes de chiffre d’affaires (location courte durée), cela ne dépasse pas 22%, alors que les 78% restants sont du fait des touristes internationaux.

Par Fayçal Ismaili
Le 19/08/2020 à 18h34