Les pharmaciens appellent à un sit-in devant le ministère de la Santé, le 10 février prochain

Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé. 

Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé.  . DR

Les pharmaciens affirment être déçus par le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb. Ce dernier se serait désengagé des promesses tenues par son prédécesseur, Anas Doukkali, à en croire la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc. Explications.

Le 14/01/2020 à 15h26

La Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM) a décidé d’observer un sit-in, le 10 février prochain, devant le siège du ministère de la Santé à Rabat. Les pharmaciens veulent «protester contre les politiques du ministère vis-à-vis du secteur officinal», explique la CSPM dans un communiqué. «La récurrence de déclarations et de messages à portée négative, émis par le ministère de la Santé dans le contexte morose de la profession ne peut être que source de vives inquiétudes quant à l’avenir de la pharmacie d’officine dans notre pays», ajoute la même source.

Le syndicat des pharmaciens regrette la suspension du dialogue entamé dans le cadre des commissions mixtes créées lors du mandat de l’ex-ministre de la Santé, Anas Doukkali. Pour rappel, fin décembre 2018, suite à une proposition du directeur du médicament et de la pharmacie, trois commissions thématiques ont été désignées pour examiner les doléances des pharmaciens:

– Commission chargée de l’étude des textes juridiques et organisationnels encadrant la profession;

– Commission en charge de la révision du décret fixant le prix des médicaments;

– Commission en charge de la réforme du circuit légal de la distribution des médicaments et de l’activation de l’application des sanctions disciplinaires.

«Nous avons perdu le fil avec le ministère de tutelle. La dernière réunion remonte à juillet 2019 avec l’ex-ministre de la Santé, au cours de laquelle nous avons exposé un résumé des travaux des commissions mixtes et avons fixé des délais pour la concrétisation de chaque recommandation», souligne Mohamed Lahbabi, président de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc.

Les pharmaciens se disent inquiets du sort réservé aux travaux des réunions marathons organisées durant l’année 2019. Les dernières sorties du ministre Aït Taleb relèvent à leurs yeux d’une incompréhension profonde du secteur.

«Le dossier revendicatif est resté lettre morte. Nous ne cherchons pas à créer de nouvelles commissions. Nous appelons à la concrétisation des travaux des commissions mixtes», précise Lahbabi.

Le sit-in du 10 février prochain n’est qu’une première étape d’une série de manifestations prévues par les pharmaciens. Si Khalid Aït Taleb persiste à faire fi de leurs doléances, une nouvelle grève des pharmacies d’officine n’est pas exclue.

Voici ci-après la liste des doléances formulées par la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc:

– Refonte du Dahir 1922 relatif aux substances vénéneuses;

– Révision de la loi 21-80 relative aux produits vétérinaires;

– Etablissement d'une liste des médicaments vétérinaires à usage des cliniques vétérinaires et des médecins vétérinaires dans le cadre de la loi 21-80 relative à l'exercice des médecins vétérinaires;

– Amendement de l'arrêté 1131-13 du 02/04/2013 fixant la liste des analyses cliniques pouvant être pratiquées par les pharmaciens d'officine;

– Intégration de la vaccination contre la grippe dans les missions du pharmacien d'officine; 

– Elaboration de la liste limitative des médicaments vendus dans les cliniques avec un conditionnement spécial milieu hospitalier;

– Démarrer les inspections des réserves des médicaments dans les cliniques;

– Elaboration du nouveau décret de fixation des prix;

– Limiter le nombre fixe de cinq génériques par princeps;

– Mise en place d'un texte permettant au pharmacien d'officine le droit de substitution;

– Mise en place de l'ordonnance sécurisée;

– Défiscalisation des tranches 3 et 4 des médicaments ou revoir leur marge à la hausse.

Par Wadie El Mouden
Le 14/01/2020 à 15h26