Les chèques en bois brûlent 7% du PIB

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Revue de presseKiosque360. Malgré un recul des émissions de chèques sans provisions, Bank Al-Maghrib a enregistré 66 milliards de DH de pertes en 2014. Les principales victimes de ce fléau? Les TPE et les PME.

Le 22/07/2015 à 00h57

Au premier semestre 2015, 14,65 millions de chèques ont été émis. Parmi eux, «seuls» 2% ont été retournés impayés. Comparé à la même période de l’année dernière, le taux de rejet des chèques sans provisions a même reculé de 0,05 point et de 0,65 point par rapport à l’année 2014 dans sa globalité. Un tableau quasi idyllique assez trompeur puisque, en réalité, le phénomène des chèques en bois fait des ravages, et ce malgré le durcissement de la répression et les avertissements répétés des autorités monétaires.Et c’est L’Economiste, dans son édition du 22 juillet, qui annonce ce chiffre surprenant, pour ne pas dire inquiétant: les 2% de chèques impayés représentent en réalité 66 milliards de DH, soit l’équivalent de 7% du PIB.

Parmi les principales victimes de ce fléau, les toutes petites entreprises (TPE) qui paient un lourd tribut à cette nouvelle forme de délinquance économique qui accélère leur mortalité, mais aussi les PME, car un client en difficulté de trésorerie contamine fatalement son fournisseur ou son prestataire.Pourtant, du côté des autorités monétaires, tout est mis en œuvre pour dissuader les émetteurs de chèques en bois, notamment à travers des amendes, des peines de prison ou l’émission de directives permettant de sécuriser les systèmes de paiement et redonner du crédit au chèque qui devrait être considéré comme un moyen de paiement ultra-fiable.

La Banque Centrale, de son côté, travaille à l’ouverture aux commerçants du fichier des chèques irréguliers. Il s’agit d’une sorte de Crédit Bureau qui devrait permettre aux opérateurs de mieux apprécier le risque lié à un chèque. A fin 2014, les interdits de chèque ont augmenté de 3,5% à 579.037. Les particuliers représentent plus de 89,9% du total.Enfin, le retour de traites impayées est encore plus mortifère pour les entreprises. En moyenne, on compte 15 lettres de change sur 100 retournements pour défaut de provisions. C’est 3 points de mieux qu’à la même période en 2014, mais les dégâts sont tout de même colossaux puisque cela ne fait qu’allonger le délai de paiement de près de 9 mois.

Par Sanae El Asrawi
Le 22/07/2015 à 00h57