Les chasseurs de tête de la criminalité financière

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Revue de presseKiosque360. Qui sont les personnes chargées de traquer les criminels en col blanc ? Dans quelles institutions officient-elles? Eléments de réponse.

Le 16/11/2016 à 00h35

Qui sont les chasseurs de tête spécialisés dans la criminalité en col blanc? L'Economiste, dans son édition du 16 novembre, répond à cette question en relevant qu'il existe des acteurs chargés de traquer la criminalité financière et économique au sein des départements de l'Etat, notamment au sein de l'Inspection générale des finances ou encore de l'Inspection générale de l'administration territoriale. L'une relève du ministère des Finances, l'autre de l'Intérieur.

Toutefois, la Cour des comptes a, depuis quelques années, gagné en visibilité. La diffusion publique de ses rapports d'activité annuels y est pour beaucoup. La juridiction financière est ainsi devenue une grande pourvoyeuse d'affaires judiciaires impliquant des gestionnaires d'établissements publics. A titre d'exemple, les directeurs généraux de la Sonadac, Mohamed Naimi, et de l'ONDA, Abdelhanin Benallou, ont respectivement écopé de 3 ans et 5 ans de prison ferme. La plus ancienne condamnation concerne d'anciens cadres du CIH et la plus récente une trentaine de fonctionnaire de la CNSS qui ont été soit acquittés, soit condamnés pour dilapidation de deniers publics.

La reddition des comptes est devenue l'un des leitmotivs du discours politique. D'où par ailleurs la raison d'être dune commission de magistrats. Basé au ministère de la Justice à Rabat, cet organisme assez particulier et discret décortique le rapport d'activité annuel de la Cour des comptes. Trois magistrats y siègent. Parmi eux, Abderrahmane Lamtouni, chef de service des infractions économiques et financières. “L'analyse des irrégularités relevées dans le rapport de la Cour des comptes nous prend six mois, c'est un délai suffisant", précise ce dernier. Le document en question est composé de 3 tomes de 1.000 pages chacun en moyenne. Sur les 25 dossiers transmis en 2016 à la Justice, un seul provenait de la Cour des comptes. Les autres provenaient de la commission de la haute juridiction financière. En 15 ans, 112 dossiers ont été transmis à la justice.

Par Sanae El Asrawi
Le 16/11/2016 à 00h35