Les banques déclarent la guerre aux impayés

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Revue de presseKiosque360. Face à la montée vertigineuse des créances en souffrance, les banques demandent à leurs réseaux d’agences de s’investir dans le recouvrement plutôt que dans la production de nouveaux crédits.

Le 07/09/2017 à 21h55

Les établissements bancaires ont lancé une nouvelle offensive sur les créances en souffrance, nous apprend La Vie Eco qui affirme, dans sa livraison du jour, que les réseaux d’agences ont été exhortés de faire plus de récupération que de production de nouveaux crédits. En effet, le journal rapporte que, depuis le début de l’année, les directions générales et régionales demandent aux équipes de leurs réseaux, à coup de correspondances aussi sèches qu'explicites, un suivi quotidien plus rigoureux des engagements non sains.

Le ton est clair: «Récupérer l’argent de la banque, quitte à ne plus apporter de nouvelles affaires». Vigilance est le mot d’ordre quant aux nouveaux crédits à accorder. Soulignons que les réseaux sont priés de faire des reportings à des fréquences de plus en plus courtes pour faire parvenir au management les actions engagées et celles à envisager pour régulariser les situations.

Aussi, les comités de crédit consacrent-ils désormais une fenêtre pour faire le point sur les créances en souffrance, en marge des réunions de validation des dossiers de financement. Dans cette atmosphère, les équipes commerciales sont invitées à fournir beaucoup plus d’efforts sur quatre grandes rubriques (échéances de crédits impayés, positions débitrices anormales, comptes avec dépassements non autorisés et comptes gelés), note La Vie Eco, ajoutant que les systèmes d’information des banques sont en perpétuel perfectionnement en vue de permettre aux équipes d’être à la hauteur de la tâche à accomplir.

Rappelons que les encours des crédits en souffrance ne cessent d’augmenter. Ainsi, de 4,8% en 2010, le taux des crédits non sains a atteint 7,4% à fin juin, selon les données de Bank Al-Maghrib. L’hebdomadaire fait aussi remarquer que le taux de couverture de ces créances par les provisions a perdu 5 points de pourcentage, passant de 70 à 65% en 6 ans. Il ajoute toutefois que les motivations des banques, dans cette guerre contre les impayés, ne s’expliquent pas seulement par ces statistiques.

En effet, dans sa nouvelle circulaire 19/G, la banque centrale a durci les règles de classification des créances et de leur provisionnement, poussant les banques à être plus exigeantes en vue de mieux cerner les niveaux de risque. 

Par Ismail Benbaba
Le 07/09/2017 à 21h55