Le marché marocain n’a créé que 33.000 emplois nets en 2015

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L’économie marocaine ne crée pas assez d’emplois. Elle a créé en tout 86.000 et a perdu 58.000 postes. Le nombre global de chômeurs a atteint 1 148.000 au niveau national, soit un taux de chômage de 9,7%.

Le 05/02/2016 à 10h54

Malgré la croissance et l’émergence de nouveaux secteurs au cours de ces dernières années, dans le sillage du Plan Emergence visant une certaine ré-industrialisation du royaume en misant sur les écosystèmes dans les Métiers mondiaux du Maroc (automobile, aéronautique, électronique, etc.), l’économie marocaine ne créé pas assez d’emplois.

En 2015, elle n’a créé que 33000 postes d’emplois, selon les indications du HCP, dont 29.000 en milieu urbain et 4000 en milieu rural, contre 21000 en 2014. Il s’agit de création nette d’emplois, c’est-à-dire en tenant compte des emplois perdus.

Le secteur «Services» demeure le principal créateur d’emplois avec 32.000 nouveaux postes grâce à la restauration et au transport. Toutefois, cette création est trop faible comparativement aux années précédentes, sachant que la création moyenne annuelle du secteur se situe à 106 000 postes au cours de la période 2012-2013 et 42.000 postes ont été créés en 2014.

De loin suivent les BTP qui ont généré 18.000 emplois et l’artisanat avec 18.000 personnes, soit en tout 86.000 postes d’emploi rémunérés dont 46000 en milieu rural et 40.000 en milieu urbain. Toutefois, le secteur «Agriculture, forêt et pêche» a perdu 32.000 postes en 2015 après une création exceptionnelle de 58.000 emplois en 2014. Et les pertes globales d’emplois se sont établies à 53.000 postes.

Fort taux de chômage chez les NEEFs

Au total, le nombre de chômeurs a baissé de 19.000 personnes (-1,6%), 10.000 en milieu urbain et 9000 en zone rurale, selon les données du HCP, pour ressortir à 1 148 000 personnes sur une population active âgée de 15 ans et plus de 11 827 000 personnes en hausse de 0,1%.

Du coup, le taux a légèrement reculé de 9,9% à 9,7% au niveau national. Il demeure toutefois encore important au niveau urbain avec un taux de 14,6% (contre 14,8% en 2015) et 4,1% (contre 4,2% en 2015).

Cependant, le nombre de diplômés chômeurs a augmenté légèrement passant de 17,2% à 17,3%.

Enfin, dans le cadre de l’amélioration qualitative de ces indicateurs de suivi du chômage, le HCP a intégré un nouvel indicateur : la part des jeunes âgés de 15 à 24 ans qui ne sont ni en emploi, ni en éducation, ni en formation (NEEFs), se conformant ainsi aux critères du Bureau international du travail (BIT). Selon cet indicateur, la part des jeunes NEEFs au chômage se situe à hauteur de 27,9% au niveau national dont 45,1% parmi les jeunes femmes et 11,4% chez les jeunes garçons.

Par Moussa Diop
Le 05/02/2016 à 10h54