Le bio made in Morocco veut se faire une place à l’international

DR

Revue de presseKiosque360. Pour se faire une place sur le marché du bio mondial, le Made in Morocco doit relever de nombreux défis: coût des intrants, demande intérieure, semences, vides juridiques…

Le 26/06/2019 à 23h16

Le made in Morocco veut avoir sa part du gâteau, à la fois à l’export et à l’intérieur. Dans son édition du jour, L’Economiste nous apprend ainsi que le Maroc consacre 9.600 hectares de terres arables au bio. Sept sous-groupes de produits composent la filière. Il s’agit, comme l’affirme le journal, des fruits, légumes, plantes aromatiques, céréales, produits transformés comme les huiles, les produits d’élevage, l’argan et dérivés. «Une centaine de produits sont écoulés sur le marché local et à l’export, en majorité des produits frais (fruits et légumes) ou à faible valeur ajoutée (huiles, fruits séchés ou mélangés)». Au total, le pays produit 94.000 tonnes à l’échelle nationale du bio, dont environ 17% (16.000 tonnes) pour l’export. Les principaux consommateurs des produits marocains sont les Européens: les Français sont en tête (entre 3.500 et 4.000 tonnes), suivis des Allemands (entre 3.000 et 3.500 tonnes), des Suisses (un peu plus de 500 tonnes) et des Hollandais. La Turquie, l’Espagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont aussi des pays destinataires.

L’Economiste croit savoir que le potentiel pour les produits bio marocains est important, notamment parce que «le consommateur est sensible et familiarisé à tout ce qui est naturel, beldi, halal». Ceci dit, «le prix relativement élevé des produits reste un frein à une forte pénétration sur le marché local», d’où l’importance de l’émergence d’un marché local qui induirait la baisse des coûts de production, pour permettre des «prix plus abordables, mais aussi de meilleurs marges pour les cultivateurs locaux». Aujourd’hui, le surcoût au Maroc est estimé à 50 voire 100%, en fonction des produits et du producteur. Ce qui influe sur la consommation qui suit une courbe de progrès lente, du fait d’un marché intérieur qui en est à ses balbutiements. «Ce dernier connaît depuis quelques temps un saut qualitatif et fait l’objet d’offensives tous azimuts avec le lancement d’opérateurs marocains: Distribio, Green Village, Les Domaines, Biodelis...». Sans oublier les possibilités à l’export qui sont attractives, avec des ouvertures pour certains produits qu’il faudra constamment redéfinir. L’Economiste souligne que les délais de dérogation sur les semences arrivent à leur terme en 2021.

Le journal conseille aux acteurs marocains de développer un marché local de semences biologiques. «C’est dans ce contexte que le groupe Sementes Vivas, basé au Portugal et en Espagne, a officialisé une JV avec le Marocain Agricold (Agricold Frigo Ouled Hriz)». Ils veulent produire des semences biologiques locales, mais aussi destinées à l’export vers les autres pays de la Méditerranée. Sauf que cela prend beaucoup de temps.

Par Rachid Al Arbi
Le 26/06/2019 à 23h16